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Le créateur du web s’inquiète de voir des intelligences artificielles devenir « maîtres de l’univers »

Si l’on ne pose pas de garde-fou, Tim Berners-Lee envisage qu’un jour l’IA créera et supprimera à l’envi des entreprises, sans aucune intervention humaine.

Tim Berners-Lee ne baisse pas la garde. La figure tutélaire du web vient encore de pousser un cri d’alarme à l’occasion du sommet mondial de la finance innovante qui s‘est tenu ces 10 et 11 avril à Londres. Il ne s’est pas indigné cette-fois contre la désinformation ou la surveillance accrue des gouvernements mais s’est inquiété des progrès de l’intelligence artificielle. Il anticipe un scénario cauchemardesque où de simples logiciels pourraient créer et exploiter leurs propres entreprises plus rapidement et efficacement que les hommes et devenir ainsi les nouveaux « Maîtres de l’univers ».

Les nouveaux maîtres de l’univers

L’expression, un tantinet effrayante, fait ici référence au roman Le Bûcher des vanités de Tom Wolfe, paru en 1987. Elle désigne le personnage principal, un golden boy de Wall Street, maître de l’Univers jusqu’à ce qu’il renverse un jeune Noir dans le Bronx et voit son statut remis en question. Tim Berners-Lee annonce ainsi donc la fin du règne des yuppies, remplacés par des intelligences artificielles.

Ce sont les emplois de tout un secteur de l’économie qui se trouvent actuellement menacés. Car la progression des Fintech est déjà une réalité. Ces start-up utilisent les nouvelles technologies pour gérer des services bancaires et financiers à moindre coût et de façon plus efficace. Systèmes de paiement, gestion de portefeuilles, échanges de devises sont désormais gérés par des algorithmes. A l’avenir, si cette tendance se poursuit, les conséquences pourraient être graves pour notre société, selon Berners-Lee.

« Si des intelligences artificielles commencent à prendre des décisions comme obtenir une hypothèque ou savoir quelles sociétés acheter, ce sera un gros problème. Ou se mettent à créer leurs propres entreprises, générant de nouvelles versions d’elles-mêmes pour les diriger », a-t-il esquissé.

Comment s’assurer qu’elles agiront de façon juste et que nous parviendrons même à leur faire comprendre ce que cela signifie ? A partir du moment où les hommes n’interviendront plus dans la prise de décision, la question de l’équité du système financier se posera.

Rappelons que Tim Berners-Lee a reçu la semaine dernière le prestigieux prix Alan Turing pour l’invention du web.

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Amélie Charnay