Ecrans plats : de la SD à la HD
Pour afficher correctement des images provenant de sources en définition standard, les téléviseurs HD utilisent des circuits spécialisés capables d'inventer de nouveaux pixels tout en gommant les artefacts.
On assiste à un engouement croissant pour les téléviseurs à écran plat de type LCD ou plasma capables d'afficher des images en haute définition (HD). Ces modèles qui arborent le fameux logo HD Ready et dont les prix ne cessent de
baisser, séduisent par la qualité d'image qu'ils délivrent avec des sources HD. Hélas, les contenus HD sont encore très rares (si l'on excepte les rares titres disponibles au format Blu-Ray ou HD-DVD, ou les quelques chaînes diffusées par satellite
ou ADSL).Pendant encore de nombreux mois, c'est donc une image en définition standard (SD) qui sera la plupart du temps affichée sur le téléviseur 16/9 HD Ready ou Full HD fraîchement acquis, qu'il s'agisse de films sur DVD ou des chaînes de
la TNT. Aucun problème, ' qui peut le plus peut le moins ! ', seriez-vous tenté de dire... Hélas, en matière de TV HD, il n'en est rien : un téléviseur HD ne sait pas afficher directement
une image en SD, tout simplement parce qu'elle ne contient pas assez de pixels ! Une image SD d'origine compte quelque 414 720 points (576 lignes de 720 points), alors qu'il en faut 920 600 pour un écran HD Ready (et même
2 073 600 pour un modèle Full HD). Pire, la plupart des sources vidéo connectées à un téléviseur ?" HD ou non ?" le sont par le biais d'une connexion analogique (Composite, S-Vidéo, composantes YUV). Or ces connexions
véhiculent (sauf à de rares exceptions) un signal vidéo que l'on dit entrelacé, adapté au mode d'affichage par balayage des écrans cathodiques... mais qui ne convient pas à un affichage de type matriciel, celui-là même qu'utilisent les écrans
plats ! Le téléviseur HD doit donc procéder à plusieurs traitements successifs avant d'être en mesure d'afficher l'image SD. Il peut encore être amené, selon le choix du spectateur, à adapter le rapport largeur/hauteur d'une image SD 4/3 à son
propre rapport HD (qui lui est systématiquement 16/9), ce qui induit un nouveau traitement numérique (voir notre infographie).Ces multiples opérations altèrent de manière importante la qualité de l'image originale, au point qu'elle pourrait apparaître sur l'écran HD nettement moins bonne que sur un téléviseur classique. Un comble ! Aussi, les
constructeurs ont-ils développé des dispositifs visant à améliorer l'image (DNIe chez Samsung ou Pixel Plus HD chez Philips, pour ne citer qu'eux) qui interviennent après adaptation de l'image à la dalle. Des processeurs spécialisés intégrés dans le
téléviseur mettent ainsi en ?"uvre de puissants algorithmes visant à minimiser les défauts et autres artefacts de l'image convertie, le tout en temps réel.C'est précisément sur ce terrain du traitement de l'image que les constructeurs se livrent aujourd'hui à une surenchère technologique, la réactivité de la dalle LCD ou son taux de contraste, désormais peu différents d'un modèle à un
autre, étant peu à peu relégués au second plan. Ce sont d'ailleurs ces traitements numériques qui font maintenant toute la différence et expliquent en grande partie les disparités de prix constatées entre des modèles HD aux caractéristiques par
ailleurs très proches...