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Vaches maigres pour Lagardère Active

Le nouveau plan d’économie de Lagardère Médias est marqué par une importante réduction des activités Internet. Les marques Internet grand public vont progressivement disparaître.

Lagardère Média, le bras armé du groupe Lagardère dans les médias, a revu à la hausse son plan d’économies : il vise désormais 160 millions d’euros en année pleine dès 2003, contre 110 millions lors du plan annoncé en avril dernier.Résultat, les têtes d’affiches du groupe Lagardère dans l’Internet, comme Digitall.fr, M-City.fr et AtoutClic, ont fermé ou s’apprêtent à le faire. C’est pourtant dans ces enseignes grand public que le groupe de communication avait placé ses espoirs de succès sur Internet.Sans Digitall.fr, plus de commerce électronique pour Lagardère Média, sans Mcity c’en est fini du portail musical, et même chose pour le portail éducatif avec la disparition d’Atoutclic. Lagardère ne conserve plus que les sites compagnons de ses grandes marques ?” tel Routard.com, le dernier-né des sites du groupe.

58 millions d’euros d’économies pour Lagardère Active

Le plan d’économies représente 2,2 % du chiffre d’affaires de l’année 2000 de Lagardère Média, qui se montait à 7,2 milliards d’euros. Largardère Média regroupe le pôle presse (HFM), le pôle distribution (HDS), le pôle édition (Hachette Livres), et le pôle activités audiovisuelles et numériques (Lagardère Active).Des 4 pôles, c’est Lagardère Active qui est le plus touché et, à travers lui, les activités Internet.Lagardère Active devra réduire son train de vie de 58 millions d’euros à la fin 2003. Cette somme représente 9,1 % de son chiffre d’affaires 2000.HFM devra économiser pour sa part 71 millions d’euros (2,9 % de son CA 2000). Hachette Livres et HDS devront consentir respectivement à 8 et 23 millions d’économies.

Tout juste à l’équilibre

Le groupe a donc pris acte du ralentissement du marché publicitaire et de l’implosion de la bulle financière Internet. Arnaud Lagardère semble, de ce point de vue, se rallier à la stratégie de Vivendi Universal : réduire la dépendance à l’égard de la publicité et limiter les investissements dans l’Internet.” Les temps dans les mois à venir vont être un peu troublés, il faut travailler sur les coûts “, a résumé le cogérant du groupe, Arnaud Lagardère, lors de la présentation des résultats semestriels de son groupe.Or, Lagardère Active est le moins bien armé pour tenir le choc dans le cadre d’un ralentissement marqué de la croissance. La branche a essuyé une perte d’exploitation de 9 millions d’euros pour l’année 2000. Au premier semestre 2001, le bénéfice d’exploitation est d’à peine 5 millions d’euros.Pour comparaison, Hachette Filipacchi Médias dégage des bénéfices de 213 millions d’euros sur l’année 2000, et de 93 millions d’euros au premier semestre 2001.

Incertitude sur les emplois

On ne sait pas encore le nombre d’emplois qui risquent d’être touchés par ces mesures d’économies. Pour le moment la structure phare de l’activité médias numériques de Lagardère, Lagardère Active Broadband (LAB), compte encore 400 salariés.Le LAB se recentre sur deux métiers : l’édition de programmes thématiques et le conseil et service aux entreprises et aux opérateurs télécoms.L’on sait cependant que le programme d’économies se décompose en 49 millions d’euros de cessions et d’arrêts d’activité et 111 millions d’euros de réduction de coûts, dont 50 millions d’euros pour les achats et 53 millions de gains de productivité, notamment par une baisse des charges salariales.

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Gérald Bouchez