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Une nouvelle cohabitation plutôt qu’une convergence

Il faudrait faire la part des choses entre une gestion aventureuse, une commercialisation laborieuse et de réels problèmes techniques.

Fin mars, le lancement officiel des tests de la TNT (télévision numérique terrestre), qui participe à l’union du PC et de la TV, est passé un peu inaperçu dans l’étonnante période électorale que nous vivons. Pourtant, la TNT pourrait bien bouleverser la politique locale elle-même, en favorisant les chaînes numériques régionales, et en ouvrant la vie locale à des services interactifs.Par l’économie qu’elle procure, la TNT fait partie des menaces financières qui planent sur les six grandes chaînes, en particulier sur Canal+, qui, en pleine cure d’amaigrissement, aura de plus en plus de mal à justifier son tarif de péage, face à des bouquets de plusieurs dizaines de chaînes thématiques.Dans ce numéro de mai, à l’occasion de la Coupe du monde, qui marque une fantastique évolution des télécoms et de la TV, vous trouverez le nouveau décodeur étudié pour cet événement. Il révèle une prise de conscience : on ne surfe que difficilement sur sa TV, même dans une logique de services interactifs.On ira, en revanche, facilement consulter le disque dur sur lequel on aura programmé les matchs retenus à partir d’une grille de programmes intégrée. On sort, enfin, des horaires obligatoires, ce que l’on pouvait, certes, déjà faire avec un magnétoscope, mais pas aussi facilement qu’aujourd’hui, avec les nouveaux menus tout numériques.Fin avril, la faillite des diffuseurs TNT ?” ITV Digital en Angleterre, et Quiero en Espagne ?” a pourtant de quoi faire douter. Mais il faudrait faire la part des choses entre une gestion aventureuse, une commercialisation laborieuse et de réels problèmes techniques. Toujours en Angleterre, le succès mitigé de Kingston Interactive s’oppose néanmoins aux flops américains de la Web TV de Microsoft et à la non-réussite de TiVo (dont s’inspirent les nouvelles offres TPS et CanalSatellite).Ces résultats démontrent qu’une concurrence à outrance pénalise la réussite. La convergence idéale entre TV, Internet et informatique traditionnelle se situe encore au niveau des tuyaux, et pas à celui de la production. Pour linstant, on baigne encore dans une cohabitation, même si certains contenus se ressemblent…

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Thierry Outrebon, rédacteur en chef