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Une journée avec l’i-mode au Japon

Comment se passe la journée d’une Japonaise branchée sur l’i-mode ? Le téléphone portable est tellement intégré dans la vie de tous les jours des 69 millions de Japonais que l’utilisateur en oublie déjà qu’il n’existait pas il y a quatre ans. L’i-mode, de NTT DoCoMo, occupe le premier rang des services Internet mobile, avec 32,5 millions d’abonnés (41 % de part de marché).

A 7 heures du matin, Aï se réveille avec une sonnerie musicale en seize tons, un tube qu’elle a téléchargé sur son téléphone portable i-mode. Elle paie 100 yens (0,87 euro) par mois pour télécharger les derniers titres. Selon le ministère de l’Economie, les Japonais ont effectué 120 milliards de yens (1 milliard d’euros) d’achat en ligne sur leur téléphone portable en 2001, dont 71 % pour les divertissements ?” téléchargements de sonneries musicales, fonds d’écran…Aï se précipite pour prendre le métro tokyoïte aux heures de pointe. Malgré le nombre de voyageurs qui la serrent dans le wagon, elle ne manque pas d’envoyer des mails à ses amis. Près de la moitié du temps d’usage du téléphone portable est consacrée aux e-mails. Les jeunes émettent une trentaine de mails par jour en moyenne, et même les quadragénaires en sont pas en reste, puisqu’ils en envoient, en moyenne, une quinzaine. Pendant le trajet, elle propose à une amie de dîner ce soir.

De l’usage privé à l’usage professionnel…

En arrivant au bureau, son chef lui demande de rendre visite à un client afin de conclure une affaire. Elle part tout de suite en cherchant l’itinéraire à suivre en train sur un site i-mode. Ce guide d’itinéraire est gratuit, sauf les frais de téléchargement. Ce site très populaire fait partie des 2 994 sites officiels de l’opérateur. L’un des moteurs du succès de l’i-mode est la facilité avec laquelle on peut créer un site personnel, ainsi, 53 534 sites non officiels accessibles par le biais d’i-mode existaient à la fin mars 2002.Chez le client, elle conclut l’affaire et elle rend compte du résultat de sa vente sur l’intranet de la société via i-mode. En même temps, elle confirme son planning du jour. Sa copine lui envoie un mail acceptant le dîner de ce soir. Elle cherche donc un restaurant, et une fois trouvé, elle télécharge un bon de réduction, qui sera valable par le simple fait de le montrer au moment de l’addition.

… et vice versa

Après le travail, Aï attend son amie, qui l’a déjà prévenue de son retard par mail, à Shibuya à 19 heures. En l’attendant, elle a reçu un mail d’un inconnu dont le message dit : “J
e suis à Shibuya, disponible. Y a-t-il quelqu’un de dispo pour me rencontrer
?”. D’après la rumeur, 70 % de lycéennes ont déjà répondu à ce type de mail, dont 20 ou 30 % ont réellement rencontré quelqu’un. Ce type de mail, qui aboutit généralement à un site de rencontre, est devenu un problème social depuis 2001.Quelque 950 millions de mails circulent sur i-mode chaque jour, dont 800 millions (84 %) sont destinés à des adresses inexistantes émis par des sites de rencontre. Or, les récepteurs de mails sur i-mode doivent payer également les frais de communication. Le gouvernement japonais a pris des mesures pour mettre un frein cette pratique, sans trop d’efficacité pour l’instant.Parmi les 32,6 millions d’abonnés à i-mode, 12,8 millions utilisent des terminaux adaptés à Java, qui leur permettent également de télécharger des jeux vidéo. Cest donc au golf que joue Aï dans le train qui la ramène chez elle.

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Suketomo Riyako, avec Jap'Presse