Les fonds européens lèvent de l’argent, mais ils préfèrent l’investir dans des LBO (acquisition avec effet de levier) plutôt que dans des opérations de capital-risque. Selon l’European Private Equity and Venture Capital Association (EVCA), les fonds de capital-investissement ont réussi à lever 3,5 milliards d’euros au troisième trimestre, soit 72 % de plus que le trimestre précédent.Malgré cette manne colossale d’argent, les fonds ont redoublé de prudence. Ainsi, les investissements ont été en baisse. Au troisième trimestre, seulement 1055 sociétés ont bénéficié des faveurs des sociétés de capital-risque, contre 1274 au trimestre précédent.Pire encore, les investissements dans les premiers tours de table n’ont représenté que 417 millions d’euros, soit seulement 10 % du montant total investi. Le nombre d’opérations est également en baisse, puisque 359 jeunes pousses ont réussi à lever de l’argent, contre 394 au trimestre précédent. Quant aux sociétés technologiques en phase de création, elles n’ont récolté que 27 millions d’euros. Globalement, les investisseurs se sont détournés de l’amorçage : seules trente-six sociétés de capital-risque s’y sont risquées sur toute l’Europe.Encore échaudés par le dégonflement de la bulle Internet d’avril 2000, les investisseurs ont préféré miser sur des opérations de LBO. Quelque 4,3 milliards d’euros y ont été investis. En France, la Caisse des dépôts et consignations a acquis, avec le fonds Chaterhouse, Télédifusion de France pour 1,9 milliard d’euros.
La préférence envers les LBO se confirmera sur le dernier trimestre
Déjà, ” la tendance LBO ” semble se poursuivre sur le dernier trimestre de l’année. A l’image des autres sociétés de capital-risque, le britannique 3i et Veronis Suhler Stevenson, une société d’investissement privé, ont acquis pour 500 millions d’euros Telemedia, les annuaires de l’opérateur néerlandais KNP. Quelques jours auparavant, 3i rachetait avec d’autres investisseurs la filiale technique de Swissair pour 425 millions d’euros.” Les fonds se retournent majoritairement vers des opérations de LBO, dont le Taux de rendement interne [TRI] n’est plus à démontrer. Les investisseurs sont alors en contact avec des entreprises qui font du chiffre, et dont les managers sont expérimentés “, commente Guy Zarzavatdjian, directeur général de 3i France. Et comme pour enfoncer le clou, le britannique HSBC vient de boucler un fonds de 1,9 milliard d’euros entièrement dédié aux LBO.La fin de lannée ne devrait pas infléchir la tendance, puisque les sociétés de capital-risque sont traditionnellement peu actifs au mois de décembre. Date à laquelle ils publient pour leurs investisseurs, le TRI de leurs divers véhicules financiers.
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