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Ubuntu 4.10 : une initiative prometteuse pour le poste client Linux

Cette distribution élaborée par Canonical se révèle extrêmement simple à installer. Elle s’appuie sur le solide socle Debian.

La dernière distribution GNU/Linux dont on parle porte le nom improbable d’Ubuntu (terme zoulou signifiant ‘ humanité envers les autres ‘). Elle a été élaborée pour fournir à tout
utilisateur un environnement de travail complet et simple. Ce n’est donc ni une distribution serveur ni un environnement pour utilisateurs avancés.Nous avons testé Ubuntu 4.10 ?” en fait sa première version, 4 renvoyant à l’année 2004 et 10 au mois d’octobre. Elle est disponible sous la forme de deux CD contenant la même distribution, le premier est un Live-CD pour
évaluer sans installer, le second permet une réelle installation sur le disque dur. Basée sur Debian, et tout aussi libre et gratuite, Ubuntu 4.10 exploite un noyau Linux 2.6. 8 et l’environnement utilisateur Gnome.

Installation : minimiser l’intervention de l’utilisateur

La procédure d’installation s’est déroulée sans accroc sur trois systèmes différents (portable et postes fixes). Seul échec : un portable Medion SIM2000 sur lequel les interfaces réseau sont restées inactives, problème rencontré
aussi avec Mandrake, Suse et Knoppix. Après démarrage sur le CD, la reconnaissance du matériel est entièrement automatisée, comme c’est le cas avec la plupart des distributions actuelles.Pour les quelques questions posées par l’installeur (type de clavier, heure…), l’interface est proposée en français, même si certains écrans restent en anglais. L’assistant de partitionnement des disques propose une
configuration basique par défaut (swap et root). La sélection des paquets Linux est, elle aussi, automatique, méthode la plus évidente pour un utilisateur novice.Après un redémarrage et l’éjection du CD commence une phase de configuration automatisée assez longue et bavarde : de nombreuses lignes s’affichent à l’écran. Ubuntu demande finalement un nom d’utilisateur et un mot de passe et
démarre l’environnement de travail. Un choix fera sans doute débat : il n’y a pas d’utilisateur root (le superutilisateur des Unix) dans Ubuntu. L’utilisateur qui assure l’installation et crée le premier compte reçoit une délégation de droits
de superutilisateur, lorsqu’il en est besoin, ce qui ne lui fait qu’une seule identité à gérer. Pour chaque opération d’administration, son mot de passe lui est cependant demandé.

Utilisation : un environnement déroutant de simplicité

Le poste de travail présenté par Ubuntu est extrêmement épuré. Le menu Applications comporte peu d’outils, mais l’indispensable y est : navigateur Firefox, client de messagerie Evolution, suite bureautique OpenOffice,
gestionnaire d’archives File Roller, logiciel de traitement d’images The Gimp… une trentaine d’applications au total. En configuration par défaut, les principales distributions sont beaucoup moins économes, pourtant l’utilisateur de base n’a
pas besoin de trois clients FTP, de quinze modules d’options pour l’impression, d’un analyseur réseau et de quatre éditeurs…Le menu Poste de travail donne accès à quelques outils de configuration et d’administration dont l’indispensable Synaptic. Il s’agit d’un gestionnaire de paquets. deb (le format des paquets Debian) en mode graphique, en fait une
surcouche de présentation et de manipulation des commandes apt-get. En quelques clics, il installe ou désinstalle des logiciels et assure la mise à jour du système. L’utilisateur accède ainsi sans problème à plusieurs centaines d’applications
additionnelles. On regrette, à ce stade, que la procédure de mise à jour ne soit pas mieux documentée et qu’elle expose l’utilisateur à une série de choix plutôt abscons.

Notre avis : difficile de trouver mieux

Ubuntu n’est pas parfaite, et reste marquée par quelques défauts de jeunesse, en particulier un manque de cohérence. C’est cependant une distribution très séduisante par sa simplicité, de loin la plus facile à s’approprier, que nous
ayons testée jusqu’à présent (même Lindows n’avait pas atteint ce degré de dépouillement). Pour en arriver là, Canonical a fait des choix qui plairont difficilement à tout le monde. Mais pour un poste de travail basique dès l’installation (sans en
passer par une étape de configuration préliminaire), difficile de trouver mieux. À essayer, et à surveiller, la version 5.4 ne devrait pas tarder.

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Renaud Bonnet