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Trump et son iPhone, une catastrophe ambulante au niveau sécurité

Non seulement Donald Trump tweete sans arrêt, mais en plus il se permet de téléphoner directement avec des chefs d’Etat de façon informelle et incontrôlée. Outre-Atlantique, les experts en sécurité nationale fulminent.  

Quand les experts en sécurité voient Donald Trump utiliser son iPhone, ils commencent à avoir des sueurs froides. L’usage atypique qu’il fait de cet appareil inquiète beaucoup de ses compatriotes. Ainsi, selon Associated Press, le président des Etats-Unis n’hésite pas à échanger son numéro de mobile avec ses homologues étrangers, histoire de faciliter les discussions informelles.

Trois chefs d’Etat seraient d’ores et déjà en possession de son numéro perso : le premier ministre canadien Justin Trudeau, le président mexicain Enrique Pena Nieto et le président français Emmanuel Macron. Or, utiliser un smartphone ordinaire pour des discussions entre chefs d’Etat n’est pas du tout recommandé. Généralement, ces échanges se font depuis des lignes sécurisées, indépendantes du réseau grand public. Et il y a de bonnes raisons à cela.

Une ligne ouverte reste une ligne ouverte

Le réseau cellulaire est connu pour avoir un certain nombre de failles de sécurité, notamment au niveau du protocole de signalisation SS7. Les ambassades des pays étrangers peuvent procéder à des écoutes passives, même si ce sont des pays amis. Des groupes de pirates peuvent essayer de pirater activement le terminal, intercepter les échanges par les biais d’IMSI Catcher ou localiser le terminal. Bref, les risques sur un réseau grand public sont innombrables.

« Si vous parlez sur une ligne ouverte, alors c’est une ligne ouverte et ceux qui ont les capacités de surveiller cette ligne le feront », estime Derek Chollet, un ancien conseiller du Pentagone, interrogé par Associated Press. « Si vous êtes Macron ou le leader d’un autre pays et que vous avez le numéro de portable du président du Etats-Unis, il va probablement le transférer directement à ses services de renseignement », renchérit Ashley Deeks, professeur de droit à l’université de Virginia.  

Comportement hypocrite

L’attitude de Trump est d’autant plus problématique que toutes les discussions avec des chefs d’Etat étrangers doivent théoriquement être réalisées de façon transparente, avec à la clé la création d’un compte rendu qui sera archivé. C’est en effet ce que stipule la loi Presidential Records Act, créée en 1981 après le scandale du Watergate et amendée en 2014 pour inclure les emails personnels du président. Or, en procédant de cette sorte, il est impossible de savoir si Donald Trump respecte cette loi. Ce que certains trouvent particulièrement hypocrite de sa part, car il était l’un des politiciens les plus intransigeants quand il s’agissait de critiquer Hillary Clinton pour l’utilisation d’un serveur mail personnel.

De son côté, Donald Trump estime peut-être déjà avoir fourni un grand effort en troquant en mars dernier son vieux Samsung Galaxy S3 pour un iPhone. Côté sécurité, c’est vrai que c’est mieux, mais on est encore loin d’une confidentialité de niveau gouvernemental. Avec le temps, il finira bien par l’apprendre.

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Gilbert KALLENBORN