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Test exclusif : Yotaphone 2, l’idée géniale du smartphone à deux écrans

Le deuxième smartphone du fabricant russe Yota est l’un des appareils les plus rafraichissants de l’année, grâce à son deuxième écran à encre électronique.

Si le premier Yotaphone manquait clairement de charme, mais pas d’idées, le second Yotaphone 2 change la donne. L’appareil intègre un écran AMOLED 5 pouces Full HD au recto, et un 4,7 pouces à encore électronique E Ink (540 x 960 pixels) au verso. Les possibilités sont énormes, mais le smartphone offre-t-il des performances suffisantes pour les exploiter ? Nous l’avons eu en avant-première, et l’avons déjà testé.

L'écran à encre électronique du Yotaphone 2
L’écran à encre électronique du Yotaphone 2

Design astucieux et soigné

Rien à voir avec le premier Yotaphone et ses allures de bâtiment soviétique, le nouveau modèle affiche des lignes subtiles et harmonieuses. Sa coque courbée et ses bords arrondis lui offrent une très bonne prise en main. A l’arrière, la coque du Yotaphone 2 adopte la même couleur que l’encre électronique. L’écran E Ink fusionne ainsi très bien avec l’appareil. Les deux écrans sont couverts d’un revêtement Gorilla Glass 3, qui devrait donc limiter la casse et les rayures. Seul bémol : le choix d’intégrer les trois boutons de contrôle d’Android dans la barre virtuelle du système, alors qu’il avait de la place pour les sortir de l’écran.

La tranche du Yotaphone 2
La tranche du Yotaphone 2

Le second écran très bien exploité

Cet écran E Ink de 4,7 pouces est assez bluffant. Il est d’abord capable de remplacer totalement l’écran AMOLED de l’appareil (lui-aussi d’excellente qualité) pour afficher toute l’interface d’Android. Mais il est surtout fait pour être exploité par la suite logicielle de Yota : afficher des images pour décorer l’appareil, mais aussi de nombreuses pages de widgets entièrement personnalisables, et ses notifications. L’idée consiste à avoir un écran toujours allumé, pour vérifier ses messages, son emploi du temps, etc. Le déblocage des deux écrans se fait en fonction de l’accéléromètre du smartphone, et ça fonctionne très bien : l’écran qui n’est pas utilisé se bloque automatiquement.

Gain d’autonomie énorme

Parfait pour lire des livres, ses messages, ou même des pages Web. Cet écran à encre électronique consomme de l’énergie uniquement quand son image change. Dans un test extrême, nous avons constaté que l’économie d’énergie est bien là : dans la même lecture d’une vidéo Youtube, le Yotaphone aura tenu 3 heures 45 minutes sur l’écran AMOLED, et 8 heures 20 minutes sur l’écran E Ink. Le gain est énorme, sachant que cet écran était alors à son pic de consommation d’énergie, car la vidéo lui imposait son taux de rafraichissement maximal (environ 10 images par seconde, selon nos tests). Certes, l’écran n’est donc pas fait pour la vidéo, mais le gain d’autonomie est bien présent, et sera décuplé pour la lecture d’un livre ou la consultation de ses notifications (moins de rafraichissements). Le fabricant annonce jusqu’à 106 heures !

La prise de selfie avec le Yotaphone 2
La prise de selfie avec le Yotaphone 2

Des selfies avec le capteur arrière !

L’une des astuces les plus profitables du second écran à l’arrière, c’est la possibilité de faire des selfies de bonne qualité avec le vrai capteur photo 8 mégapixels du smartphone, en oubliant le petit 2 mégapixels en façade. La prévisualisation fonctionne très bien sur l’encre électronique, de quoi bien cadrer sa photo, et même gérer les éventuels contre-jour sans problème. Le Yotaphone 2 est d’ailleurs plutôt bon en photos. Les aplats sont très lisses, les détails bien conservés, la balance des blancs correcte. Même en basse luminosité, le bruit se fait très discret, les détails restent. C’est globalement une bonne surprise, même si l’appareil n’est pas le plus rapide à déclencher, et que le mode HDR sature trop les couleurs. En vidéo, les détails se perdent un peu dans l’encodage, mais la qualité générale est plutôt maîtrisée.

Comparaison des photos : Yotaphone 2 versus iPhone 6 Plus
Comparaison des photos : Yotaphone 2 versus iPhone 6 Plus

Puissance et fluidité au rendez-vous

Armé d’une plateforme Snapdragon 800 (compatible 4G), avec 2 Go de mémoire vive, 32 Go de capacité de stockage interne (sans lecteur de carte mémoire !), et un système Android 4.4.3 dans sa version la plus originale, le Yotaphone 2 se comporte très bien. Fluide et réactif en toutes circonstances, il est aussi prêt pour les jeux vidéo en 3D, sans s’essouffler. Il offre l’expérience d’un smartphone haut de gamme sans avoir à rougir devant les grands du secteur. Sur l’écran à encre électronique, à 10 images par seconde, la réactivité et la fluidité ne sont plus vraiment au rendez-vous, mais tout reste utilisable (même le clavier tactile).

Autonomie générale un peu trop moyenne

C’est plutôt du côté de l’autonomie que ça coince. L’appareil intègre une batterie de 2500 mAh qui ne fait pas de miracle. Rien de très grave pour autant, l’appareil tient quand même presque 24 heures en appel (écran éteint), et plus de 10 heures en surf Web 4G. Son endurance chute toutefois rapidement quand on l’utilise plus sérieusement : moins de 5 heures dans notre nouveau test, c’est peu. Il faudra donc bien tirer parti de l’écran à encre électronique pour faire de longues journées avec son Yotaphone 2, au risque de devoir le recharger en fin de journée. L’appareil reçoit encore beaucoup de petites mises à jour système, et il y a fort à parier que l’autonomie s’améliore dans les mois à venir.

Le Yotaphone 2 nous a donc beaucoup enthousiasmés. Il offre une réelle innovation très bien exploitée. C’est une excellente nouvelle pour le monde des smartphones, qui ne peut que s’inspirer d’une telle bonne idée. Deux ombres au tableau : le prix de l’appareil, trop élevé par rapport aus tarifs habituels des smartphones (mais pas si choquant par rapport à son aboutissement technique), et son autonomie un peu trop moyenne, selon nous.

Note de la rédaction
Autonomie
Photo/vidéo
Affichage
Performances
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Bruno Cormier