Best seller du constructeur de Wolfsburg, la Golf squatte le classement des meilleures ventes de voitures depuis 1974. Sa 8ème itération devrait marquer l’année 2020. Et pour cause, Volkswagen a repensé son habitacle de A à Z et ne s’est pas contenté d’un simple lifting bien orchestré.
Elle a tout d’une Golf
Aucun doute, et cela dès le premier coup d’oeil. La Golf 8 est… une Golf avant tout. Extérieurement les différences sont réelles mais néanmoins subtiles avec le précédent modèle. Elles sont tout de même plus marquées que ce que les premières photos officielles laissaient présager. Dans les faits, le capot paraît plus plongeant, les phares plus fins et le nouveau logo (à peine modifié) de la marque ressort vraiment.
Le nouveau bouclier confère une impression légèrement pesante à l’ensemble contrairement à l’arrière qui livre un tracé plus dynamique. On apprécie également quelques coquetteries plutôt bien senties comme la double fonctionnalité du logo situé sur l’arrière du véhicule. Lorsqu’il est activé à la main, il permet d’ouvrir le coffre de manière traditionnelle. Mais lorsque la Golf se met en marche arrière, il révèle la caméra de recul larvée dans une seconde trappe : Ingénieux et bien exécuté.
La révolution intérieure
C’est donc à l’intérieur que que la Golf évolue principalement. La planche de bord a été revue et il ne reste plus qu’un seul bouton physique : le Warning. Le reste est divisé entre les deux écrans principaux et les autres commandes qui deviennent des zones tactiles. C’est notamment le cas du réglage de la température et de celui du volume. Il suffit de poser son doigt sur la zone dédiée et de le faire glisser de gauche à droite pour augmenter et de droite à gauche pour diminuer. L’idée est intéressante mais son application laisse à désirer. En effet le réglage de sensibilité fait, par exemple, qu’il faut multiplier les glissements si on veut augmenter nettement le son. Aussi séduit soit-on par le tactile, ce cas précis donne un avantage au bouton physique.
Le reste de l’habitacle est au même niveau de modernité avec un affichage tête haute de série efficace et paramétrable. Quant à l’instrumentation, conformément au modèle de la marque phare du groupe Audi, Volkswagen l’a rendu personnalisable. En effet, celle-ci étant entièrement numérique, le conducteur est libre de choisir les cadrans qu’il veut voir s’afficher à gauche et à droite. Malheureusement, et contrairement à Audi ou Porsche, la zone centrale n’est pas en mesure d’afficher la navigation GPS. La Golf propose bien évidemment différents profils avec des couleurs relativement criardes mais il est fort heureusement possible de les modifier et d’en faire autant pour l’ensemble de l’ambiance à bord.
La nouvelle Golf inaugure également une nouvelle version du système d’infotainment intégré à l’écosystème « Volkswagen We ». Ce dernier permet à chaque propriétaire de Golf de créer son Volkwagen ID et d’avoir ainsi accès à une palanquée de fonctionnalités via l’application du smartphone (pré-chauffage, localisation du véhicule, verrouillage et déverrouillage, etc.) Quant à l’interface, elle gagne énormément en clarté et s’affiche comme l’une des plus intuitives qu’il nous ait été donné de tester.
Nouvelle Golf oblige, le constructeur a jugé utile d’y déployer son assistant vocal « Salut Volkswagen ». Celui-ci, comme la grande majorité de ses concurrents, n’est pas au niveau des IA grand public (Alexa, Siri ou OK Google) mais permet tout de même d’accéder à quelques réglages à la voix. On retiendra donc qu’un « Salut Volkswagen » peut faire gagner quelques secondes au moment de saisir sa destination GPS ou éviter un moment de déconcentration lorsqu’on souhaite modifier la température à bord.
Enfin, Android Auto et CarPlay sont évidemment compatibles avec cette nouvelle interface mais les utilisateurs d’iPhone se voient offrir un privilège de taille puisqu’ils pourront se passer de câble, la connexion pouvant s’effectuer uniquement en Bluetooth.
Sensations de conduite : une Golf dans le texte
On attend pas nécessairement de Volkwagen qu’il change une recette qui fonctionne depuis 45 ans. Le modèle de la Golf est celui d’une voiture fiable, simple à prendre en main et agréable sur la route aussi bien pour des petits trajets que pour des routes plus longues. Le passage derrière le volant de cette Golf 8 est donc sans surprise. La recherche de compromis entre confort et sensations chère à VW est toujours d’actualité et il est vraiment tentant de se laisser porter par la petite routine de conduite de la Golf, encore plus dans le cas d’une transmission automatique avec une boîte BVM (boîte auto) particulièrement bien maîtrisée chez le constructeur allemand.
Au cours de notre essai nous avons pu prendre le volant des différentes motorisations qui seront disponibles au lancement, la version eTSI de 150 ch avec sa légère hybridation (mHEV) notamment ainsi qu’une version Diesel TDI 2.0 de 115 ch. Malgré quelques différences assez marquées, cette sensation de confort et de plaisir de conduite s’est retrouvée dans les deux cas.
D’aucuns reprocheront à la compacte de Volkwagen de manquer de personnalité. C’est un faux procès. Certes, par défaut, la Golf privilégie une conduite tout en fluidité mais elle est l’un des rares modèles à proposer un sélecteur de modes de conduites pertinent. En effet, sur de nombreuses auto, cette fonction fait office de gadget et ne modifie que légèrement les sensations à bord. Sur la Golf, entre un mode sport et un mode éco, il y a un monde d’écart tant en termes de performances que de sensations.
Du côté des modes de conduite, c’est aussi très bien garni avec, pour la première fois en Europe un véhicule doté du protocole de communication Car2X de série. La Golf est en effet capable de capter les signaux de détresse provenant d’autres véhicules aux alentours. Le « Travel Assist 2.0 », de son côté, aide le conducteur sur certaines phases de freinage ou de braquage. Enfin, nous avons particulièrement apprécié le système de recentrage dans la voie ainsi que le régulateur de vitesse adaptatif qui portent la Golf à une autonomie de niveau 2.
Enfin, en termes de consommation, Volkswagen avait placé la barre très haut en annonçant une réduction de 17% en moyenne sur ses différentes motorisations. Il faudra sans doute un test dans la durée pour confirmer ces prétentions mais nos premières impressions sont très bonnes avec une consommation d’à peine 5 L/100 en conduite souple sur la version diesel et à peine plus de 6L/100 pour l’eTSI.
Verdict de l’essai :
La nouvelle Golf est une évolution sérieuse d’un modèle largement éprouvé. La force de Volkswagen, sur cette huitième itération, c’est d’avoir mis l’accent là où sa voiture emblématique en avait le plus besoin: à l’intérieur. De fait, l’habitacle et la planche de bord plus particulièrement, font un bond en avant technologique. Cette transition, combinée à l’ajout de plusieurs aides à la conduite, se fait sans renier l’ADN de la Golf, soit une voiture aussi discrète que confortable. Tout cela présage d’un millésime de qualité et cela sans tenir compte de la version GTE attendue pour la fin 2020…
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