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Telecom Asia confirme la prochaine ruée du début du XXIe siècle vers l’internet mobile

Les réseaux mobiles de 3e génération ou 3G étaient au c?”ur de toutes les conversations lors du salon Telecom Asia. Prévus pour 2003, ils marqueront les véritables débuts de l’internet mobile.

La guerre des mobiles de 3e génération (3G) aura bien lieu. Le champ de bataille est déjà tout trouvé, il s’agit de celui de l’internet mobile. Le coup d’envoi de cette nouvelle ère a été donné début décembre à Hong Kong, lors du salon Telecom Asia organisé par l’UIT (Union internationale des télécommunications). Premier concer-né, le marché asiatique, qui ne cesse de se convaincre de l’opportunité de cette technologie. “En moins de 6 ans, la Chine est devenue le plus vaste marché mondial de la téléphonie mobile, après les États-Unis”, souligne Tung Chee Hwa, chef du gouvernement de la région administrative spéciale (SAR) de Hong Kong. Et d’ajouter : “Ce marché, qui compte 60 millions d’utilisateurs, devrait passer à 236 millions d’ici à 2004”. Dans un tel contexte, Hong Kong occupe une place de premier ordre. Cette ré-gion en pleine déréglementation des télécoms connaît une croissance phénoménale. “Les investissements dans les télécoms et les nouvelles technologies à Hong Kong sont colossaux. Ils s’élèvent à près de 1,7 Md$ sur 3 ans (1,89 Md?)”, explique Carrie Yau, ministre des hautes technologies du SAR. Le gouvernement de cette enclave de l’État chinois, qui continue à revendiquer une indépendance vis-à-vis de sa mère patrie, fait d’ailleurs preuve d’un important dynamisme dans ce secteur. “Nous avons un projet d’e-gouvernement pour les 3 prochaines années”, précise Carrie Yau, qui vante les mérites du G to C (Government to Citizen) et du G to B (Government to Business). L’internet mobile constitue, pour ce qui concerne le seul marché Asie-Pacifique, un potentiel de 216,3 millions de personnes d’ici à 2007, selon le cabinet Strategis Group, contre 20 millions aujourd’hui. Fin 2001, ils seront déjà près de 45 millions de passionnés du “Net portable”. 33 millions utiliseront les réseaux 2G, le reste se répartira sur les réseaux 2G+ ou 2,5G (tels que le GPRS), voire encore 3G.

La première expérience internet via le mobile

Une grande partie de la population asiatique ne devrait d’ailleurs connaître sa première expérience internet qu’au travers du mobile. Inutile de préciser que tous les fabricants de portables (Alcatel, Ericsson, Fujitsu, Motorola, Nokia ou Siemens) ont rivalisé d’imagination pour présenter les appareils les plus futuristes (voir photos). Côté infrastructure, la bataille est également lancée. Européens d’un côté, Japonais et certains Américains de l’autre, tous s’affrontent sur le choix des technologies à mettre en ?”uvre pour le 3G. Déjà dans la course du 2G, le Japon se veut aujourd’hui sûr de son avance, le principal opérateur national de téléphonie sans fil NTT DoCoMo revendiquant plus de 15 millions d’abonnés au i-mode, son service de transfert de données sur mobiles. S’appuyant sur la technologie Compact-HTML, ce procédé est concurrent du Wap européen. Son succès repose sur 3 paramètres. Tout d’abord, le mode de facturation au volume (et non pas au temps de communication comme en Europe). I-mode s’appuie sur un mode de connexion permanent utilisant la trans- mission par paquets. Le deuxième paramètre concer-ne la qualité d’affichage (couleur). Le troisième atout intéresse les nombreuses applications disponibles, ludiques notamment. “Un Japonais n’est pas effrayé de payer 3 $ par mois, juste pour que le logo de démarrage de son téléphone change automatiquement chaque semaine”, explique Jean-Louis Hurel, directeur marketing de la division mobile chez Alcatel. “L’aspect culturel joue énormément. Les jeux en ligne connaissent d’ailleurs un succès retentissant là-bas”, confirme Chiel van Daelen, directeur des ventes de l’éditeur français de contenus de jeux pour mobiles In-Fusio, présent à Hong Kong.En contact avancé avec KPNQWest, NTT DoCoMo s’intéresse d’ailleurs à l’Europe et l’ouverture des réseaux GPRS, qui pourraient aider le i-mode à s’installer sur le Vieux Continent d’ici à 2 ans. “Un bémol cependant, au niveau de la sécurité, i-mode affiche quelques lacunes. Celles-ci sont maîtrisées au Japon car NTT contrôle son réseau, mais dans ce domaine, Wap a l’avantage même s’il ne représente pas la panacée”, confie Nicolas Lorain, directeur des produits sans fil chez Sun.Le géant des serveurs, qui ne veut pas non plus laisser filer le filon de l’internet mobile, a d’ailleurs passé sa semaine chinoise à vanter les mérites de son langage Java, qu’il souhaite intégrer d’abord puis imposer ensuite aux systèmes i-mode et Wap. Certain d’apporter plus de simplicité et un caractère plus dynamique dans la gestion des graphiques, des applications et de la sécurité pour l’accès internet sur les mobiles, Sun joue sur la carte du standard.Parmi les autres constructeurs informatiques à avoir fait parler d’eux, citons enfin Intel qui, par la voix de son CEO Craig Barrett, confirme son engagement dans une stratégie de convergence téléphonie fixe, mobiles et ré-seaux informatiques. Mais au-delà des processeurs, Intel cherche surtout sa “voie” dans le monde du CTI (Couplage téléphonie informatique). La principale attraction concernait le portail vocal. La navigation sur un portail internet est ainsi pilotée par la voix. Ce procédé, que l’on retrouve chez Lucent, Nortel et Nec, utilise les outils de reconnaissance vocale les plus courants de chez IBM, Nuance, Philips, Speechworks et Infotalk. Selon IDC, le marché des services voix à travers le web devrait d’ailleurs atteindre 16 Md$ en 2004 (17,8 Md?). Quant au Kelsey Group, il prévoit que 18 millions de personnes utiliseront des applications de reconnaissance de la voix sur des portails en 2005.*envoyé spécial à Hong-kongitu.int

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Frédéric Simottel*