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Tele2 : le succès d’un opérateur sans gros investissement

À l’opposé de certains qui ont choisi d’investir lourdement, l’opérateur suédois gère près de 14 millions de clients en Europe avec seulement 1 900 personnes et une infrastructure minimale. Le concept d’opérateur light a trouvé son héraut !

Alors que nombre d’opérateurs se targuent d’investir des milliards dans leurs infrastructures réseaux, il en est qui choisissent une tout autre direction, celle des économies. De la même façon, quand certains opérateurs ont recruté des milliers de personnes pour gérer entre 20 000 et 30 000 clients, un autre se contente de 1 900 personnes pour près de 14 millions d’abonnés ! Selon Lars-Johan Jarnheimer, le p.-d.g. de Tele2, il faut 1 personne pour effectuer le travail de 10 chez un opérateur historique.

Une agence de publicité plutôt qu’un opérateur

En France, l’opérateur ne compte que 38 employés pour gérer près de 3 millions de clients. “Personne ne croyait qu’on pourrait réussir en lançant nos services avec des tarifs aussi bas”, explique le jeune p.-d.g. de la société suédoise. Personne ne pensait non plus qu’il réussirait à rester l’opérateur perçu comme étant le moins cher, en baissant encore le prix facial de la minute tout en augmentant drastiquement le crédit-temps. En effet, dans l’Hexagone, concernant les offres professionnelles, sur un appel de 2 min 33 s, il n’apparaît qu’en dix-septième position selon Comparatel ! Mais peu importe puisque, de l’aveu de son propre p.-d.g., l’essentiel n’est pas “d’être le moins cher, mais d’être considéré comme tel”. Avec un tel argument, Tele2 ressemble davantage à une agence de publicité qui vendrait ses propres produits qu’à un opérateur de télécoms.Dès son lancement, l’opérateur a décidé qu’il ne plomberait pas ses comptes avec des infrastructures si gourmandes en capitaux. La logique est la même que pour la société d’habillement H&M, dont Lars-Johan Jarnheimer a été l’un des dirigeants : “Aucun des magasins n’appartient à H&M. Pourquoi faudrait-il posséder des infrastructures télécoms ? Nous nous concentrons sur les services et laissons les spécialistes de l’infrastructure faire leur travail.”

Pas de licence UMTS en perspective

La logique est exactement la même dans le domaine du mobile. Même si Jean-Louis Constanza, directeur général de Tele2 France, semble avoir fait preuve d’une certaine insistance pour que la société dépose un dossier de candidature à une licence UMTS, Lars-Johan Jarnheimer ne fait pas de mystère à propos de sa stratégie : “Nous ne serons pas candidat à une licence UMTS en France, mais resterons très vigilants quant à la création d’un opérateur mobile virtuel.”En effet, même divisé par huit, le ticket d’entrée de 620 millions d’euros reste très élevé pour un opérateur qui n’investit “que” 250 à 300 millions d’euros par an dans toute l’Europe, excepté en Grande-Bretagne, où il n’est que peu présent. “La Grande-Bretagne est un marché trop dérégulé pour que nous puissions y faire notre trou”, avoue le p.-d.g. de Tele2. Le Suédois surfe ainsi sur un succès non démenti, avec finalement presque rien, si ce n’est sa place dans le Top 5 des opérateurs alternatifs, dans tous les pays où il se trouve.

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Jérôme Desvouges