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Sois pas bêta, teste !

Les logiciels pleuvent sur nos disques durs. Des gratuits et des payants. Nous les installons, curieux ou contraints. Mais toujours en gardant le secret espoir qu’ils tournent nickel. Las ! les programmes propres sont passés de mode. Les éditeurs nous ont transformés en bêta-testeurs. De gré ou de force.

Piquer de nouveaux softs sur le Net, c’est un chouette passe-temps. Le succès des sites de Microsoft en tête, le prouve (vous connaissez beaucoup de secteurs de l’économie qui dégagent 40 % de marge nette, vous ?).Et qu’arrive-t-il une fois toutes ces merveilles installées sur nos micros ? Nous éprouvons les idées des concepteurs ; nous découvrons d’autres façons d’être productifs ; nous jouons… Parfois. Mais à tous les coups nous comptons les bugs.Ecrire un code propre, quelle gageure. Des générations de concepteurs s’y sont cassé les dents. Les chercheurs de l’Inria s’échinent sur des modèles mathématiques capables de produire des programmes ” bugs free “. Pour rire, allez jeter un ?”il à cet échantillon : validation formelle de logiciel orienté objets distribué. Laissons-là la recherche.Des petits gars bien pragmatiques, pas forcément diplômés des universités, ont imaginé une autre approche. Ils parient sur la coopération pour coincer les bugs dans leurs derniers retranchements. On leur doit l’essor du développement collaboratif. Le summum de la chose s’admire sur le site OpenForge, se croisent toutes les bonnes âmes qui triment sur les logiciels Open Source ou GPL pour les déboguer. Une autre bonne raison de trouver ces programmes-là attractifs !Et les éditeurs, que font-ils pour nous préserver des plantages ? Depuis qu’Internet est là, avec ses centaines de millions d’internautes, ils draguent le bêta-testeur. L’idée est excellente en soi. Avant de commercialiser un logiciel, on le confie à un paquet d’utilisateurs, dûment prévenus des risques encourus. Ils éprouvent le soft à qui mieux mieux et informent l’éditeur des problèmes rencontrés. Deux bémols à la démarche : certains font payer les versions bêta (c’est Microsoft, encore lui, qui a instauré la pratique avec la bêta de Windows 95 à 45 dollars le bout) ; les logiciels vendus ensuite ne corrigent pas tous les bugs recensés.Rien n’oblige à payer pour planter, oublions donc le premier bémol. Par contre, le second est un scandale avéré. Il suffit de lire la licence d’un logiciel pour hurler : l’éditeur nous fourgue sa camelote ET se dédouane des conséquences des bugs livrés en prime. Heureusement, tout nest pas si noir. Asynchrony a inventé un nouveau modèle : la rétribution des bêta-testeurs, à hauteur de leur contribution, sur les bénéfices tirés de la vente des logiciels. Alors bêta-testeur ? Pourquoi pas, mais pas bêta !

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Michaël Thévenet