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Services et progiciels caracolent en tête des budgets

L’augmentation des dépenses entre 2000 et 2001 provient de l’accroissement de l’investissement dans les progiciels et surtout dans les services. Le matériel et la maintenance suivent loin derrière.

Pour 2001, Pierre Audoin Conseil (PAC) s’attend à un rebond des dépenses en informatique des entreprises françaises. l’augmentation de ces dépenses – 6,9 % en 2001, contre 6 % en 2000 – est due à “l’accroissement des investissements en progiciels et, surtout, en services “, note Jean-François Perret, directeur général de PAC. Il souligne que la reprise des dépenses de services est très forte depuis l’automne et que le premier trimestre de 2001 est très bon. Si la tendance persiste, les services augmenteront de 14,4 % en 2001. Sinon, leur progression sera de l’ordre de 13 %.Point remarquable : la valeur des investissements en e-business représentera cette année presque 15 milliards de francs. Et elle prend de l’ampleur avec une croissance annuelle de 30 à 40 %. En revanche, la fourniture d’applications hébergées, qui ne représente aujourd’hui qu’environ 0,5 milliard de francs, reste négligeable. De son côté, l’externalisation reste un marché faible – trois fois moins important qu’au Royaume-Uni, par exemple – avec, surtout, des contrats de moindre envergure.

Les dépenses en progiciels ont augmenté de 11,4 %

Comparée à celle des services, la croissance des dépenses en progiciels – de 11,4 % en 2001 – reste en retrait. “ Les dépenses de progiciels ont repris à la fin de 2000. Mais ce fut une année marquée par un sérieux creux: la croissance est passée de 13% en 1999 à 7,4 % l’an dernier. Dans les PME-PMI, le marché des progiciels était quasiment sinistré en fin 1999-début 2000. Cela faisait suite à une explosion en 1998-1999, période de préparation au chantier de l’an 2000. Le marché a repris sur la deuxième moitié de 2000, mais l’année n’a pas été bonne. Du côté des grands comptes, ce fut une année moyenne”, analyse Jean-François Perret.Dans le courant, redevenu porteur, de l’année 2001, la technologie internet se vend bien, du fait de la multiplication des sites, à commencer par les intranets, même dans les petites entreprises. Tandis que les PME recommencent à installer des progiciels.Les dépenses de personnel, elles, augmentent peu : de 4 % en 2001. De 1997 à 1999, les entreprises françaises n’ont pas pu – ou pas voulu – embaucher des informaticiens en interne.Toutefois, les grandes sociétés ont paru plus confiantes. Elles “ont recruté qualitativement, mais en petite quantité, des chefs de projet, des consultants ou des spécialistes réseaux. Et l’on reste sur une croissance faible. Ce qui pourrait casser cette croissance, c’est un renforcement de l’externalisation. Mais, en France, ce marché est restreint, et il devrait le demeurer”, commente encore Jean-François Perret.

Les directions informatiques réduisent leurs effectifs

En réalité, la pénurie d’informaticiens subsiste, même si cela est moins vrai qu’il y a un an et demi. Alors qu’il y a quelques années on recherchait des spécialistes en progiciels de gestion intégrés – de SAP, par exemple -, on s’arrache maintenant les experts en gestion de la relation client et en e-business. “Il existe ainsi des “lots de pénurie très forte, qui créent des montées de prix, mais sur des populations de quelques milliers de personnes”, précise Jean-François Perret.En réalité, à l’inverse des SSII, le turnover est faible dans les directions informatiques des entreprises utilisatrices, où l’on vient davantage pour faire carrière. De fait, ces dernières cherchent depuis quelques années à réduire leurs effectifs, tout en s’efforçant de garder les informaticiens les plus qualifiés.Si les dépenses en personnel interne croissent faiblement, le dernier grand poste des budgets informatiques, les matériels et leur maintenance, stagne. Il devrait augmenter de 1,2% en 2001. Les investissements se sont faits avant l’an 2000, et, depuis, la situation s’est stabilisée. “En 2000, le marché matériel n’était pas très bon, et il en est de même en 2001. Les entreprises ne renouvellent pas – ou peu – leur parc installé, ou alors elles le font à des prix inférieurs. Les constructeurs exercent une pression sur le prix des PC, voire des serveurs. De son côté, la dépense de maintenance des matériels est stable, et baisse même un peu. Là, ce sont les entreprises qui font pression “, conclut Jean-François Perret.

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Boris Perzinsky