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Sécurité routière : le mobile au volant plus sévèrement sanctionné

Les règles de sécurité routière viennent de connaître un tour de vis. L’amende pour usage du téléphone en conduisant passe de 35 à 135 euros. L’Automobile Club Association dénonce l’absence de volet éducatif de cette réforme.

La high-tech a fait prendre de mauvaises habitudes aux automobilistes. Nombreux sont ceux qui n’hésitent pas à utiliser leur mobile au lieu de rester concentrés sur leur conduite. La Sécurité routière a décidé de durcir le ton en renforçant les mesures répressives. Ainsi, téléphoner au volant sera passible d’une amende de 135 euros et d’un retrait de trois points sur le permis contre 35 euros et deux points actuellement. Autre infraction plus sévèrement punie, celle de regarder la télévision au volant, un phénomène qui toucherait surtout les professionnels de la route. Les conducteurs pris en flagrant délit devront s’acquitter d’une amende de 1 500 euros, contre 135 euros à ce jour, et d’un retrait de 3 points. Ces mesures entreront en application dès demain, mercredi 4 janvier 2012, après leur publication au Journal Officiel.

Pour l’Automobile Club Association, le gouvernement se trompe de méthode en s’occupant uniquement du volet répressif. « Augmenter les amendes va certes avoir un impact sur les rentrées d’argent pour l’Etat. Mais en terme de retombées sur le nombre d’accidents, l’effet sera momentané après ces annonces », estime Christian Scholly, directeur général adjoint de l’association.

Le kit mains-libres est un moindre mal

Un travail d’éducation et de sensibilisation des automobilistes serait plus profitable sur le long terme. Répondre à un appel, envoyer un SMS sont autant d’actions qui portent atteinte à la concentration et constituent des facteurs d’accident. Le développement des smartphones ne fait qu’augmenter l’éventail des dangers potentiels, puisqu’ils permettent en plus de se connecter au Net. Les conducteurs ne font pas forcément le lien. « Nous avons reçu des témoignages de personnes qui estimaient avoir été verbalisées à tort car elles n’utilisaient pas leur mobile pour téléphoner mais pour “tweeter” », constate Christian Scholly. 

Quant à l’utilisation d’un kit mains-libres, il s’agit « d’un moindre mal, mais le véritable danger tient à la tenue d’une conversation avec un tiers. Surtout si elle est animée, elle peut détourner l’attention du conducteur », estime l’Automobile Club Association. L’idéal serait même de mettre le mobile en mode silence et de consulter sa messagerie lors d’un arrêt.

Des sessions de formation lors du renouvellement du permis

Les jeunes constituent la cible prioritaire de ce travail d‘information : ils sont à la fois les plus gros consommateurs de téléphonie mobile et les principales victimes des accidents de la route. L’Automobile Club Association souhaite l’instauration d’une formation obligatoire dans les deux ans après l’obtention du permis. Sa teneur ne serait pas uniquement liée aux dangers du mobile, mais aussi à ceux de la drogue, de l’alcool… Quant aux « anciens » conducteurs, ils seraient invités à des rendez-vous pédagogiques. Ceux-ci pourraient avoir lieu tous les quinze ans, une période qui constitue la durée de validité des nouveaux permis.

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Coralie Cathelinais