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Sauver la recherche, c’est préserver l’innovation

Saborder la recherche publique, c’est tuer dans l’?”uf des centaines de start-up innovantes, celles qui créeront les emplois de demain. Notre capacité à innover, qui sera notre atout ou notre faiblesse dans vingt
ans, en dépend plus que jamais.

Il n’aura fallu que deux ans au gouvernement de Jean-Pierre Raffarin pour parachever ce qu’avaient déjà commencé les deux précédents gouvernements : tuer la recherche française. Le coup classique du double effet Kiss
Cool.Première étape : submerger les chercheurs sous la paperasserie administrative. Et le couperet : supprimer des crédits, c’est-à-dire des postes d’agents administratifs ou ?” pire ?” des
postes de chercheurs, destinés aux jeunes diplômés français attirés qui aux États-Unis, qui au Japon, qui, même, dans d’autres pays d’Europe.Pourquoi s’en émouvoir ? Tout simplement parce que la recherche (et surtout la recherche publique) est l’un des seuls leviers permettant à long terme de créer des emplois en France. La grande promesse de Jacques Chirac,
trouver un emploi à tous, est en partie conditionnée par le développement de la recherche.Car les start-up innovantes, celles qui poursuivent d’autres objectifs que de jouer à ‘ la mère maquerelle pour internautes à la recherche de rencontres éphémères ‘, naissent pour une bonne part dans les
labos de recherche publics.Les chercheurs dont les travaux aboutissent (il y en a beaucoup plus qu’on ne le croit) désirent souvent mettre en application, au plan industriel, leurs découvertes. Ils créent pour cela des entreprises qui embauchent des
salariés qui consomment en achetant des biens produits par d’autres salariés.Des exemples ? Le Commissariat à l’énergie atomique a aidé à la création de plus de 150 entreprises, le CNRS une cinquantaine, l’Inserm presque autant, et les autres cas ne manquent pas. Surtout, ces sociétés
‘ essaimées ‘ sont, pour la plupart, viables sur le long terme. Ce sont des start-up non gazeuses, sans bulle !En tuant la recherche, ce n’est donc pas seulement des universitaires mal rasés et débraillés que l’on touche. C’est le potentiel même d’innovation de notre pays. Ce potentiel qui sera sa force ou sa
faiblesse dans les vingt prochaines années, lorsque les marchés seront complètement libéralisés.En préparant une grande loi sur l’emploi tout en détruisant la recherche française, Jacques Chirac et son Premier ministre font le contraire de ce qu’ils promettent. C’est d’autant plus malheureux
qu’ils n’en ont même pas conscience.PS :
Une pétition sera prochainement mise à la disposition du grand public. A surveiller !* Rédacteur en chef adjoint de l’Ordinateur individuelProchaine chronique jeudi 29 janvier

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Alain Steinmann*