Reporters sans Frontières étoffe l'arsenal du cybermanifestant

Pendant vingt-quatre heures, l'organisation propose plusieurs outils originaux en ligne pour dénoncer les atteintes à la liberté d'expression.
Vingt-quatre heures non stop de manifestation, en battant le pavé, ce n'est pas très réaliste. Mais sur Internet, si. C'est ce que va tenter Reporters sans Frontières (RSF) entre le mardi 7 novembre à 11 heures du matin et le
mercredi 8 à la même heure.Dans le prolongement du Forum sur la gouvernance d'Internet, qui s'est tenu à Athènes du 30 octobre au 2 novembre, l'organisation veut ' rappeler aux Etats que parler de l'avenir d'Internet ne
peut pas se faire sans parler de liberté d'expression ', comme l'explique Julien Pain du bureau Internet et Libertés de RSF.Concrètement, l'initiative consiste à proposer une batterie d'outils un peu plus élaborés que les habituelles pétitions en ligne ou campagnes d'e-mailing. Fin octobre,
Amnesty International s'essayait à de nouveaux outils avec un
appel aux blogueurs pour la défense de la liberté d'expression, en soutien à un blogueur iranien arrêté. RSF va un peu plus loin.Tout d'abord avec un planisphère interactif, développé en Flash, sur lequel l'internaute pourra venir ' voter contre les ennemis de la liberté d'expression '. En clair, il s'agit de cliquer
sur le ou les Etats que l'on estime un peu trop portés sur la censure. RSF se charge de comptabiliser à la fois le nombre d'internautes venus voter et les scrutins obtenus par tel et tel pays.L'organisation donne la possibilité de cibler encore plus les critiques. Les internautes pourront en effet enregistrer directement à partir de leur ordinateur un message vocal destiné à Jerry Yang, le fondateur de Yahoo!. Le moteur de
recherche est en effet très critiqué pour avoir accepté de s'autocensurer dans sa version chinoise, selon les exigences des autorités, et aurait permis l'arrestation, par le biais de son compte Yahoo!, du
journaliste Shi Tao, emprisonné pour dix ans. ' Nous pensons qu'il est important de désigner quelqu'un, commente Julien Pain. Ces messages
à Jerry Yang, c'est un moyen de lui dire "Voilà ce que les gens pensent de vous". '