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Rachat de Fitbit : l’Union européenne demande à Google de ne pas utiliser les données de santé des utilisateurs

L’acquisition de Fitbit par Google inquiète l’Europe. L’accès aux données de santé des utilisateurs des objets connectés pourrait renforcer la position dominante du moteur de recherche. Et tuer la concurrence.

L’Union européenne (UE) exige que Google fasse des concessions majeures relatives à son acquisition de 2,1 milliards de dollars de la société spécialisée dans le fitness-tracking, Fitbit, comme le rapporte Arstechnica.

« Renforcer davantage son avantage compétitif »

Depuis son annonce en novembre dernier, l’acquisition de la firme d’objet connecté par le géant américain a fait l’objet d’une forte opposition. Les associations de consommateurs et les régulateurs ont soulevé l’effet problématique que pourrait avoir l’accès de Google aux données de Fitbit sur la concurrence.

Les régulateurs de l’UE veulent maintenant que l’entreprise s’engage à ne pas utiliser ces informations pour « renforcer toujours plus son avantage compétitif » dans la recherche. Google devra également accorder à des tiers un accès égal à ces informations – notamment à des fins marchandes. 

« C’est comme une partie de poker »

Au regard du revers essuyé par l’UE sur le dossier Apple la semaine dernière, un refus de Google d’obtempérer affaiblirait encore plus l’institution européenne. 

« C’est comme une partie de poker », a confié une personne qui suit l’affaire de près à Arstechnica. « Dans une longue enquête, la commission risque d’avoir moins ou pas d’engagements et d’avoir encore à conclure l’accord. »

Les sources proches du dossier ont ajouté que les discussions sur cette acquisition étaient « intenses » mais qu’il n’y avait aucune garantie qu’un accord entre Bruxelles et Google serait conclu.

Des consommateurs vent debout contre Google

Google avait déjà promis ne pas utiliser les données de Fitbit sur la santé pour améliorer sa propre publicité, mais l’engagement n’était pas suffisant pour apaiser les préoccupations de l’UE ni celles des régulateurs américains examinant également en parallèle l’accord d’achat.

Le Bureau européen des unions de consommateurs (BEUC) et la Consumer Federation of America ont vivement mis en garde contre cet accord. Il inquiète aussi dans le Pacifique : l’Australian Competition and Consumer Commission estime également que cela pourrait renforcer la position de Google.

Réponse le 8 août 

Google a refusé de commenter mais la firme californienne a souligné que : 

« Tout au long de ce processus, nous avons clairement indiqué notre engagement à ne pas utiliser les données Fitbit sur la santé et le bien-être pour des publicités Google. Il est de notre responsabilité de fournir aux gens le choix et le contrôle de leurs données. Comme pour nos autres produits, avec les wearables, nous serons transparents sur les données que nous recueillons. Nous ne vendons de renseignements personnels à personne. »

La Commission européenne, qui a jusqu’au 8 août pour prendre une décision sur l’accord, a refusé de commenter.

Source : Arstechnica

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Marion SIMON-RAINAUD