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Quoi de neuf en photo dans les iPhone 13 Pro ?

Timides sur certains plans – toujours pas de super téléobjectif, capteur ultra grand-angle assez petit, pas de super définition d’image –  les iPhone 13 profitent cependant d’ajouts bienvenus. Et d’une symbiose hardware/software au service des pros.

Les iPhone se suivent et se ressemblent un peu : avec la génération « 13 » des smartphones d’Apple, on a toujours droit à une gamme séparée en deux terminaux 13 « normaux » à deux modules caméra et deux terminaux « Pro » à trois modules.

Pourtant, la gamme est désormais plus lisible, car la partition photographique est la même entre la version Pro et Pro Max. Les deux précédentes générations (11/11Pro et 12/12Pro) imposaient de choisir le terminal le plus imposant pour profiter des meilleurs modules caméra. Avec un iPhone 13 Pro Max qui pèse tout de même 240 grammes, les mains plus petites seront ravies de savoir que la version 13 Pro, beaucoup plus compacte, dispose de la même fiche technique.

Une fiche technique qui se compose toujours de trois modules caméra équipés, comme toujours depuis des années, de capteurs CMOS de 12 Mpix (on ne change pas une équipe qui gagne). Assez similaire sur le plan des focales et de l’aspect extérieur, Apple a pourtant revue sa copie en œuvrant autour d’améliorations par touches, mais parfois fondamentales.  

Ultra grand-angle : optique plus lumineuse et proxiphotographie

Si l’équivalent 13 mm de l’ultra grand-angle offre la même couverture angulaire que par le passé, Apple a revu l’optique de fond en comble. Et c’est du côté de la luminosité qu’on y gagne : en passant de f/2.4 à f/1.8, le bloc optique collecte deux fois plus de lumière (92% selon Apple). C’est un progrès très important pour la photo en basses lumières, compte tenu de la petitesse des capteurs généralement utilisés dans les blocs ultra grand-angles (1/3.6’’ dans les iPhone 12/12 Pro, on attend les démontages pour se faire une idée dans la nouvelle génération).

L’autre amélioration d’importance pour l’ultra grand-angle, c’est le passage à une construction en 6 éléments, qui lui offre une optique appelée un peu abusivement « macro ». En fait de macro – le pouvoir de grossissement n’est pas suffisant – il faudrait parler de proxiphotographie. Mais le terme macro fait que tout le monde comprend : l’optique offre une mise au point minimale à 2 cm qui permet de s’approcher des sujets et de faire de la photo de détails. Il nous tarde qu’Apple étende cette compétence à des focales plus resserrées (en général, les optiques macro photo vont de 50 mm à 120 mm).

Module principal : à la recherche de la lumière

De la génération « Pro » précédente, le module caméra principal grand-angle conserve sa stabilisation mécanique, très rare dans le monde des smartphones, ainsi que sa couverture angulaire – il s’agit toujours d’un équivalent 26 mm. Pourtant, Apple affirme que son module récupère « 2,2 fois plus de lumière ». Si l’optique est un peu plus lumineuse, elle n’est pas la seule responsable de cette promesse (une fois encore chez Apple, non prouvée par des documents techniques…)

L’optique est donc un peu plus lumineuse, avec une ouverture passant de f/1.6 à f/1.5. Mais il s’agit surtout d’une toute nouvelle optique, puisqu’elle sert, à couverture angulaire équivalente, un capteur encore plus grand que celui de l’iPhone 12 Pro Max (le plus grand de toute la génération 12). Ses photodiodes (ou photosites, que l’on appelle improprement « pixels ») passent de 1,7 micron de largeur à 1,9 micron. Ce qui est assez important : la surface de captation de la lumière passe ainsi de 2,89 microns² à 3,61 microns², un gain de surface de 25%.

Espérons que ce supplément de lumière permettra non seulement de réduire les flous ainsi que le bruit numérique en basses lumières comme le promet Apple, mais que cela a aussi donné un peu de latitude à l’entreprise pour adoucir son lissage, parfois trop prononcé, des détails.

Téléobjectif : un peu plus puissant, mais moins lumineux

Côté pile, le téléobjectif offre un petit progrès en matière de puissance de zoom (ou puissance de grandissement). On passe d’un équivalent 65 mm pour la génération précédente à un 77 mm pour les iPhone 13 Pro/Pro Max. Ce qui porte la puissance de zoom à x6 (77 /13 = 5,92) et ce qui permet surtout de resserrer un peu plus les portraits. Apple s’approche ici du traditionnel 85 mm des vrais appareils photo, une des optiques reines des portraitistes.

Mais côté face, le téléobjectif laisse un peu de plus en matière de collecte de lumière optique, son objectif passant d’un f/2.2 à un f/2.8. En pratique, nous ne savons pas si Apple a fait grossir le capteur. Mais, toutes proportions gardées, la quantité de lumière, qui diminue déjà avec le resserrement de la couverture angulaire de 65 mm à 77 mm, baisse encore de 66% (on parle de 2/3 de stops). Le capteur est peut-être plus grand, plus sensible, etc. il faudra tester pour se faire une idée. Mais Apple a ici pris un risque.

Photographic Styles : plus de contrôle des couleurs

Nous encensons généralement Apple dans notre Top 10 des meilleurs smartphones dans deux domaines : l’autofocus et la gestion des couleurs. Nous attendrons de tester la fournée « 13 » pour parler de la première compétence, mais on peut déjà se réjouir d’une nouvelle addition dans le domaine de la reproduction des tons avec l’arrivée des styles photographiques, les « Photographic Styles ».

Sur le papier, il s’agit d’une fonction qui permet, sans les dénaturer, d’influer sur l’interprétation des couleurs. De la même manière que l’on peut, dans un hybride Canon, Fujifilm ou autre, paramétrer l’intensité des contrastes, le débouchage des ombres, la chaleur des images, la fonction Photographic Styles offre la même souplesse aux iPhone 13.

Et surtout, l’appareil garde en mémoire vos réglages d’un cliché sur l’autre. C’est un des aspects trop souvent ignorés de la photo, mais les photographes aiment souvent à garder (et développer) un style au travers de ces réglages. Certains aiment les contrastes renforcés et des images froides, d’autres flirtent systématiquement avec du « high key » et des contrastes faibles. La prise en charge par Apple de ces réglages fins dans son application Photo de base est, pour de nombreux photographes, bien plus importante qu’un peu plus de téléobjectif. Car elle permet de shooter avec le rendu que l’on souhaite dès la prise de vue. Épargnant tout ou partie de la postproduction colorimétrique.

Des terminaux pour les pros de la vidéo

Nous vous en avons parlé avec notre article à propos du SoC, la puce A15, mais c’est surtout dans le rayon de la vidéo que ces iPhone 13 creusent l’écart avec Android – un monde qui a encore l’avantage en matière de photo notamment grâce à des capteurs géants.

Dans le domaine des séquences animées, l’arrivée du Cinematic Mode, qui génère non seulement de générer un flou d’arrière-plan en vidéo, mais en plus permet de le modifier à postériori (!) lors du montage, est une avancée majeure. Qui, comme son nom l’indique, va vous permettre de réaliser des séquences avec un rendu « cinématographique » que produisent les optiques lumineuses montées sur les grands capteurs des caméras cinéma. Un rendu physiquement hors de portée des modules caméra à petits capteurs, mais rendu possible grâce aux puissants algorithmes de génération de flou.

L’autre ajout, très « nerd », c’est la prise en charge du codec vidéo Apple ProRes, une référence du montage vidéo. Si elle ne changera pas votre vie pour vos clips de vacances, les pros – médias, cinéastes, etc. – doivent se lécher les babines, car cette compression permet de produire des clips qui s’insèrent parfaitement dans un flux de production professionnel. Tout en intégrant bien plus d’informations (et de meilleure qualité) en matière de lumière et de couleurs. Un détail pour le grand public, un must have pour les pros de la vidéo.

À découvrir aussi en vidéo :

 

Pour conclure, on peut dire de ces iPhone 13 Pro qu’ils visent… vraiment les pros. Par rapport à une compétition Android qui s’avère mieux-disante en photo dans de nombreux terminaux – capteurs plus grands, plus de modules caméra, zooms plus puissants, etc. – Apple a joué la carte du renfort de sa partition certes moins flamboyante, mais solide et constante.

Mais le Californien a poussé à fond la symbiose du couple hardware/software pour proposer des options photo (Photographic Styles) et vidéo (ProRes, Cinematic Mode) qui permettent aux créatifs de travailler encore mieux et encore plus vite. Jamais le suffixe « Pro » dans ces nouveaux iPhone n’aura aussi bien porté son nom que pour cette treizième génération.

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