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Quand la Warner se convertit au peer to peer

Le studio américain va lancer dans trois pays européens une offre de vidéo à la demande qui s’appuiera sur une plate-forme ‘ peer to peer ‘ de la société Arvato, une filiale de Bertelsmann.

Pour les studios de cinéma et les maisons de disques, le peer to peer est un cauchemar. Du moins, en principe. Car si des réseaux d’échange comme eMule ou Kazaa restent des ennemis désignés, certains producteurs
voient dans la distribution de pair à pair, légale, un moyen efficace de commercialiser leurs ?”uvres.C’est aujourd’hui le cas de Warner Bros. Le groupe américain va lancer, au mois de mars prochain, et dans trois pays européens de langue germanique ?” Autriche, Suisse et Allemagne ?” une offre de vidéo à la demande
qui utilise le principe du peer to peer. La Warner vient de fonder en ce sens une filiale commune, In2Movies, avec Arvato Mobile, entité du groupe Bertelsmann. Cette dernière apporte la
plate-forme technique, appelée GNAB.La future société proposera, pour son démarrage, 80 productions doublées en langue allemande, choisies dans le catalogue de la Warner (les films Batman Begins, Harry Potter et la coupe de feu, Charlie et la
chocolaterie
, la série télé The O.C…) ou en provenance de producteurs ‘ locaux ‘. Les nouvelles productions de la Warner seront disponibles sur In2Movies le jour de la sortie du DVD en
langue allemande. Les prix restent inconnus pour l’heure.

Un système de récompenses

Les utilisateurs téléchargeront le film voulu depuis un serveur central mais aussi depuis l’ordinateur d’autres clients ayant déjà acheté l’?”uvre. Comme dans un réseau P2P usuel, plus ils seront nombreux à posséder l’?”uvre, plus
il y aura de sources ‘ d’approvisionnement ‘ pour les nouveaux clients, et plus la livraison sera rapide. L’intérêt pour Warner et Arvato : ne pas dépenser des fortunes en serveurs et en bande passante.Les clients, eux, seront en principe récompensés pour la mise à disposition de films à partir de leurs PC. ‘ On ne peut pas encore dire quelle forme de rémunération nous utiliserons, indique un
porte-parole d’Arvato. Cela pourrait prendre la forme de bons d’achat dans le catalogue, par exemple. ‘Les films d’In2Movies seront protégés par la technologie de gestion des droits Windows Media DRM 10, de Microsoft. Les utilisateurs pourront conserver les films téléchargés de façon définitive, mais uniquement sur leur PC.
‘ Par la suite, nous envisageons de leur permettre de les graver ou de les transférer sur un terminal mobile ‘, explique le porte-parole d’Arvato.Allemagne, Suisse et Autriche vont servir de laboratoire pour la Warner et Arvato. Dans un communiqué, les deux partenaires indiquent vouloir étendre le principe à dautres marchés. La France pourrait en faire partie.

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Guillaume Deleurence