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Quand la Chine téléphonera…

Les Européens sont depuis longtemps présents sur le marché chinois de la téléphonie cellulaire. Il n’en reste pas moins que la bataille avec les Américains s’annonce des plus âpres.

Avec 1,25 milliard d’abonnés potentiels, le marché chinois du cellulaire aiguise bien des appétits. Les publicités d’Ericsson, de Motorola ou de Nokia envahissent les murs de Pékin et de Shanghai. Les opérateurs étrangers intriguent pour être en bonne place dès l’ouverture officielle du marché. Pour l’heure, China Telecom et China Unicom comptent 45,2 millions d’abonnés au mobile. Le gouvernement chinois annonçait récemment qu’ils seraient 60 millions à Noël ; et 100 millions à la fin de l’année 2001.
Les grands équipementiers ont déjà construit des usines pour fabriquer des appareils sur place – figure imposée par le gouvernement qui veut créer une structure industrielle d’avant-garde.

Le CDMA dans l’expectative

Avec 5,2 millions d’abonnés, l’opérateur privé China Unicom est, bien sûr, l’objet de toutes les sollicitations. Les fabricants américains aimeraient déployer rapidement un réseau CDMA (Code division multiple access). L’opérateur chinois a dû démentir les rumeurs de lancement d’un grand réseau de ce type dès cet été, après avoir annoncé en fanfare, en janvier dernier, qu’il était à l’étude. China Unicom, qui comptait entrer en Bourse à la fin de juin à New York et à Hongkong, ne veut cependant pas décourager les investisseurs américains. Il a donc ajouté que le CDMA restait à l’étude, avec l’aide du gouvernement, décideur en matière d’implantations.
Le vice-ministre de l’information avait auparavant précisé que le gouvernement ne faisait que donner des autorisations, marquant son souci d’écarter toute rumeur d’influence, synonyme de pot-de-vin. La formule de partenariat China chain foreign a déjà permis à une demi-douzaine d’investisseurs étrangers de financer (pour près de 8,4 milliards de francs) l’infrastructure de China Unicom. Des investissements décisifs pour consolider la position de ce dernier face à l’arrivée d’opérateurs étrangers.
France Télécom l’a déjà aidé à Canton et à Foshan par le biais de sociétés d’économie mixte constituées avec le groupe japonais Tomen. Mais, une arrivée officielle de France Télécom – à moins d’un raid boursier fracassant sur Unicom – ne pourrait avoir lieu que trois ans après l’adhésion de la Chine à l’OMC. Les investissements de l’opérateur français, selon le représentant de la délégation économique française à Pékin, ne dépasseraient pas, pour l’instant, 40 millions de dollars.

Qu’en est-il du WAP chinois ?

Pour les experts de Network World China, présents à Pékin lors du septième Symposium Réseaux Data & Télécoms Networks, les projets de réseaux de troisième génération, confortés par les ventes aux enchères anglaises, ont paralysé le projet CDMA de China Unicom. La levée de fonds liée à son entrée en Bourse devrait, cependant, lui permettre de poursuivre ses développements, particulièrement autour du WAP.
De son côté, l’opérateur national China Mobile précise que ses essais WAP portent sur deux mille clients, mais que la plupart des sites Internet chinois seraient ouverts à ce format. La langue chinoise ne serait pas victime du petit écran. Au contraire, le mode de lecture par défilement des icônes correspond bien aux habitudes chinoises. Compte tenu du faible taux d’équipement en PC des Chinois (moins de 6 millions), le choix des téléphones portables et des ordinateurs de poche pour accéder à Internet semble des plus pertinents.

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Thierry Outrebon