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Protection des données: Viviane Reding peste contre l’inertie de l’Europe

La commissaire à la justice accuse les Etats-membres de chercher à enterrer ses propositions pour renforcer la protection des données des citoyens en Europe.

L’Europe semble coincée entre sa volonté de mieux protéger les données privées de ses citoyens et la pression des géants américains du web pour limiter ces mesures.

Cette inertie a provoqué l’ire de la commissaire européenne chargée de la Justice, Viviane Reding. « Les ministres ont reculé sur la protection des données. Le Conseil est entré en hibernation » a-t-elle lancé sur son compte Twitter à l’issue d’une réunion avec les ministres de la Justice de l’Union européenne.

La commissaire proteste contre le blocage apparent d’un accord sur la mise en place d’un guichet unique compétent. Cet organe veillerait à l’application des règles pour réguler les transferts transfrontaliers de données personnelles collectées dans plusieurs pays de l’UE par des plates-formes internet comme Appe, Amazon, Google et Facebook.

L’enjeu-clé des transferts de données de l’Europe vers les Etats-Unis

Mme Reding veut empêcher les données personnelles des citoyens européens de quitter l’espace européen sans leur consentement explicite. Elle recommande, en cas d’infraction, des sanctions européennes qui peuvent aller jusqu’à 2% du chiffre d’affaires mondial, ce qui menace directement les géants américains.

Son objectif est de parvenir à un accord général entre les Etats en mars 2014. Ensuite, le Parlement européen sortant en débattrait et se prononcerait en avril, avant les élections européennes de mai 2014.

Mais, les Européens restent très divisés. Les différentes réserves émises par le Royaume Uni, les Pays Bas, l’Irlande et l’Allemagne bloquent les négociations. Par ailleurs les géants du web mènent un lobbing intense pour limiter l’impact de cette régulation des transferts de données transfrontaliers dont ils ont fait un business juteux.

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Frédéric Bergé avec AFP