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Project RAPPOR, Google veut préserver votre vie privée sans lâcher vos données

Alors que les données personnelles de surf ou de santé se multiplient, Google a mis au point un outil qui permet d’anonymiser les informations récoltées, dans l’espoir de pouvoir continuer à les utiliser en masse.

Que ce soit les données issues de vos habitudes de surf, de vos déplacements, de vos entraînements sportifs ou celles encore fournies par votre génome, Google se place au cœur des données que génèrent ses utilisateurs et les humains en général. Cette centralisation des informations pose évidemment la question du respect de la vie privée et de l’anonymat, d’autant que Google ne se contente pas de les stocker, il les analyse, les recoupe et en tire des modèles.

Google au RAPPOR

Afin de rassurer les utilisateurs et de s’assurer que les données récoltées seront utilisables, Google a lancé un nouveau projet baptisé RAPPOR, pour Randomized Aggregatable Privacy-Preserving Ordinal Response, dévoilé cette semaine au cours de l’ACM CCS 2014, une conférence sur la sécurité informatique.

Ce programme open source utilise une vieille technique des années 60 appelée « intimité différentielle », qui était adoptée par chercheurs pour savoir si les personnes sondées étaient porteuses de maladies sexuellement transmissibles. Elle fait en sorte de mélanger les ensembles de données, de telle sorte qu’elles demeurent valables statistiquement mais qu’il soit impossible de remonter une piste jusqu’à la source. Ainsi, une société qui a récolté les données cardiaques des utilisateurs de son bracelet connecté pourrait publier sans crainte l’ensemble des informations. Il serait impossible, même pour la société en question, d’identifier un utilisateur en particulier – ce qui est une des craintes suscitées par le quantified self.

Réponse aléatoire

Pour expliquer le fonctionnement de cette technique « différentielle » de manière schématique, les chercheurs de Google utilisent l’image suivante. Chaque fois qu’un utilisateur va fournir une réponse ou s’apprête à soumettre une donnée, on lance une pièce. Si elle tombe sur face, l’utilisateur répond oui sans se soucier du fait que c’est une réponse juste. Si la pièce retombe sur pile, il doit répondre la vérité. Cela permet à la personne « sondée » de pouvoir nier la véracité de sa réponse et aux chercheurs d’établir une occurrence statistique.

RAPPOR a été utilisé la première fois pour savoir quels utilisateurs recouraient aux outils de Google. Pour l’instant, on ne sait pas précisément comment et dans quelle mesure Google utilise cet outil, toujours à l’état d’expérimentation. On ne sait pas non plus si d’autres sociétés pourront l’utiliser facilement.

A lire aussi :
Le rachat de Nest par Google inquiète les défenseurs de la vie privée – 14/01/2014

Sources :
The Wall Street Journal
Livre blanc sur RAPPOR

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Pierre Fontaine