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Processeurs AMD Ryzen 2 : quelles différences avec la première génération ?

Les processeurs AMD Ryzen de 2ème génération sont enfin officiellement sortis et commencent à arriver sur les étagères. L’occasion de faire un point sur les évolutions annoncées et apportées par AMD.

Les Ryzen nouveaux sont arrivés. Seconde génération de processeurs plein de cœurs d’AMD, ces puces flambant neuves étaient déjà disponibles en précommande depuis vendredi dernier et sont maintenant officiellement dans le commerce. Comme nous l’évoquions dans notre précédent article, d’une génération à l’autre, nous ne nous attendons pas à voir beaucoup de changements entre les deux séries de Ryzen.

Cependant, AMD assure avoir retravaillé quelques éléments de sa copie afin de rendre ses puces encore plus compétitives par rapport à celles de son concurrent de toujours, Intel. Voyons cela.

  • Le rapport qualité-prix, premier argument massue

AMD propose aujourd’hui six nouveaux processeurs, tous vendus avec ventilateurs et dont les prix publics conseillés vont de 195 à 325 euros. Les tarifs de leurs concurrents Intel désignés (par AMD) oscillent, eux, entre 240 et 380 euros sachant que les Core i5-8600K et 8700K sont livrés sans solution de refroidissement.

De façon assez logique, le premier estoc porté à Intel par AMD est celui du prix. Le concepteur rouge démontre d’emblée que le Ryzen 2 2700X et ses huit cœurs sont plus « rentables » que les six coeurs du Core i7-8700K pour un utilisateur avide de puissance. Surtout si ce dernier fait de la création numérique, un domaine où, effectivement, plus le nombre d’unités de calcul capables de travailler ensemble est important, plus les résultats sont bons et ce, même si la fréquence brute est moindre.

Il n’en demeure pas moins (et nous le verrons un peu plus loin) que, pour les gamers, épouser les Ryzen 2 ne semble pas un choix évident puisque AMD avoue offrir des « performances similaires » par rapport aux moutures Intel… en fait 1% de performances en moins.

Pourtant, grâce au nouveau processus de gravure (12 nmLP) utilisé par AMD, le concepteur affirme être en capacité d’augmenter les fréquences d’environ 250 MHz, puissance à laquelle les jeux sont, pour le coup, très sensibles.

  • Le passage au 12 nm profite à quelques éléments de la puce
LM/01net.com

Le passage du 14 nm au 12 nm permet à AMD de corriger les quelques (gros) soucis des premiers Ryzen. Ainsi, comme le montre la capture ci-dessus, l’architecture n’a pas bougé d’un iota (c’est toujours du Zen classique) mais a bel et bien été améliorée pour devenir « Zen+ ». Les latences ont été réduites sur bien des plans ce qui devrait permettre aux différents éléments de la puce de mieux communiquer entre eux mais aussi avec les autres composants de la machine, à commencer par la mémoire vive.
Autres avantages du 12 nm pour AMD, il permet d’améliorer les performances des transistors. De fait, la consommation électrique est revue à la baisse sur de petits éléments du circuit. AMD annonce jusqu’à 11% de moins entre un Ryzen 1 et un Ryzen 2, à fréquence équivalente.

Bénéfice du 12 nm encore, l’amélioration des modes Turbo de la puce et donc de sa capacité à se surpasser suivant le nombre de cœurs mis au travail.

  • Le mode Precison Boost 2 plus linéaire et donc plus performant

Sur la capture ci-dessous, en rouge, le comportement du Precision Boost premier du nom d’un Ryzen 7 1800X et, en orange, celui du Precision Boost 2 implanté dans le 2700X. Mauvaise langue que nous sommes, nous serions tentés de dire qu’AMD est enfin parvenu à produire un « mode Turbo » digne de ce nom ! Il parvient à rester beaucoup plus régulier dans l’effort, même lorsqu’il s’agit d’abaisser la vitesse de la puce dès lors que de plus en plus de cœurs sont mis à contribution par des applications.

De son côté, le XFR 2 (mode Turbo +) est bien présent sur tous les cœurs et non plus sur un seul, comme c’était le cas sur les Ryzen 1. Malheureusement, cette technologie demeure extrêmement dépendante du système de refroidissement utilisé sur le processeur et, aussi, de la température ambiante dans la machine. Meilleure la ventilation sera, plus la puce a de chance de voir sa fréquence de fonctionnement transcender (dans une certaine limite) par palier de 25 MHz.

  • Ryzen 2 : plus puissants et donc meilleurs joueurs que les premiers ?

Lors des tests des Ryzen 7, notre verdict était sans appel : pour les jeux vidéo, les meilleures références à 8 cœurs ne parvenaient pas égaler leurs concurrentes Intel, pourtant équipées de seulement 4 unités de calcul.

À lire : Test : Les nouveaux processeurs AMD Ryzen 7 sont-ils une bonne affaire pour les joueurs ?

Un an après, AMD affirme être parvenu à réduire les écarts de façon significative. Mais, de son propre aveu, le Ryzen 7 2700X (en orange) ne parvient pas à surpasser l’actuel haut de gamme Intel Core i7-8700K (en gris sur les graphiques) dans 99% des titres, tant en Full HD qu’en 1440p. Le 2700X s’en approche toutefois de très près et c’est heureux ! Car, rappelons que le processeur Intel embarque tout de même deux cœurs de moins et donc devrait être, en théorie, distancé.

En comparant le Core i5-8600K et le Ryzen 5 2600K, toutes deux des puces à six cœurs, la tendance est la même. Intel reste devant dans la plupart des cas, avec AMD dans le rétroviseur.

Nous ne publions ici que le graphique montrant les performances obtenues en 1080p mais sachez qu’AMD nous a également fourni le même, avec des jeux tournant en 1440p (détails réglés sur High). Toute proportion gardée, les écarts restent presque les mêmes, il n’y a que sur Metro Last Night Redux (le second en partant de la gauche) que le processeur AMD prend l’ascendant sur le modèle Intel.

  • Un nouveau jeu de composants et une technologie de stockage très hybride

Pour tirer pleinement parti du potentiel des Ryzen 2, AMD lance un nouveau chipset (jeu de composants) pour carte mère. Il s’agit du X470 et il se retrouve principalement sur les modèles MSI, Asus, Gigabyte et autres situés sur le haut du panier. Comme le socket processeur demeure l’AM4, monter un Ryzen 1 sur une nouvelle carte mère est possible et l’inverse, également. AMD toutefois reste assez vague quant aux réelles améliorations effectuées entre le X370 de précédente génération et ce X470.

La seule vraie innovation du X470 qui est mise en avant par le concepteur, c’est le StoreMI, une technologie de stockage hybride logicielle assez exotique.

Pour faire simple, StoreMI repose sur trois composants : le disque dur, le SSD et la mémoire vive du PC. Le but est d’associer les trois pour créer une seule et unique unité de stockage qui allie à la fois la performance en lecture/écriture/temps d’accès de la mémoire DDR4 et du SSD à la capacité de stockage du disque classique.

La mise en oeuvre est vantée comme facile et les bénéfices, énormes. Sans compter que, d’après AMD, il est possible à tout moment de séparer ce trio infernal sans que la moindre donnée soit perdue ou que la plate-forme ne devienne instable.

Comment ça marche ? En gros, au sein du volume de stockage ainsi créé, des algorithmes seraient chargés d’optimiser sans cesse les échanges entre le trio de composants et de déterminer quelles applications sont plus utilisées que les autres afin d’en améliorer la vitesse de lancement ou d’exécution. Serait-ce la contre-attaque logicielle d’AMD à l’offensive matérielle que constitue l’Optane d’Intel ?
Quoi qu’il en soit, AMD annonce qu’entre un même jeu hébergé sur un disque dur et un volume créé grâce à StoreMI, le lancement du titre serait 2,8 fois plus rapide. Côté applications, Chrome – par exemple – s’exécuterait jusqu’à 9,8 fois plus vite.
AMD précise qu’il est également possible de n’associer que le disque dur et le SSD. Mais la vitesse en lecture/écriture du duo ne serait que 3,9x supérieure en moyenne (par rapport à celle d’un disque classique). En ajoutant la mémoire vive à l’équation, les performances seraient jusqu’à 13 fois supérieures.

  • Ryzen 2 : les processeurs qu’on attendait l’année dernière ?

La seconde génération de Ryzen d’AMD semble être celle de la maturité pour cette famille de puces et semble enfin capable de tenir tête aux Core d’Intel sans rougir. En poussant un peu plus loin le raisonnement, si ces Ryzen 2 avaient été les modèles lancés l’année dernière, AMD aurait sans doute causé plus de dégâts à Intel qu’il n’en a occasionné au printemps 2017.

Car s’il est vrai que, l’année dernière, AMD a frappé un grand coup en proposant un rapport quantité de cœurs-prix très intéressant face à l’offre d’Intel, le géant bleu a toutefois pu l’encaisser avec, il est vrai, plus ou moins de petits hématomes.

En effet, tests à l’appui, les Ryzen de première génération avaient bien du mal à s’imposer face aux Core dans de nombreux domaines (calcul mono cœur, jeux vidéo, consommation, température, etc.). Malgré leurs défauts, les processeurs AMD à 6, 8 voire 16 cœurs (Threadripper) ont obligé Intel à réagir. 

Ce dernier a dû baisser les prix de ses puces de septième génération pour rester compétitif. Puis, pour contrer l’offre très haut de gamme d’AMD, le fondeur s’est vu dans l’obligation d’annoncer puis sortir les Core i9 et ce, peut-être plus vite qu’il ne l’avait prévu.

De plus, le géant de Santa Clara s’est vu obligé de dégainer la huitième génération de puces Coffee Lake-S dans la foulée, avec des Core i7 équipés non plus de 4 mais 6 cœurs sur le circuit. Une manière pour lui de montrer qu’il pouvait aussi proposer des processeurs à plus de quatre unités de calcul à des prix situés sous la barre des 400 euros.

Bref, si le rapport performance-prix des Ryzen 2 d’AMD est bel et bien au rendez-vous cette année, les processeurs bleus que sont les Intel Core pourraient bien – et pour de bon – voir rouge.

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Aymeric SIMÉON