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Pourquoi la sécheresse qui frappe Taïwan pourrait aggraver la crise des semi-conducteurs

La baisse des typhons a limité les précipitations, causant une importante baisse des ressources hydriques de Taïwan. Problème : en pleine pénurie de semi-conducteurs, le pays est une des clés de sortie de la crise et l’eau est au coeur de la production des puces.

En pleine crise de pénurie de semi-conducteurs, une sécheresse d’une grande ampleur frappe le petit État asiatique de Taïwan. Ajoutant un nuage de plus à l’horizon bien sombre de la production mondiale des puces. Un nuage ? Plutôt une absence de nuages, car c’est une clémence climatique qui est à l’origine du problème actuel : la saison 2020 des typhons a été trop calme.

Si les destructions et autres désagréments « classiques » (inondations, glissements de terrain, etc.) ont été réduits, cette douceur a causé un moindre remplissage des réservoirs et autres nappes phréatiques. Le problème pour le monde des technologies est que la production de composants électroniques, et plus particulièrement celle des processeurs, nécessite énormément d’eau douce.

Selon les régions, Taïwan n’a pas reçu toute l’eau à laquelle le pays est habitué. Or, Taïwan c’est non seulement le géant TSMC qui fait des puces de pointe (5 nm et bientôt 3 nm) pour tout le monde (Apple, Qualcomm, Intel, etc.) mais aussi une horde d’autres acteurs comme UMC, Micron, Vanguard, etc. Et TSMC à lui tout seul consomme 156 000 tonnes (oui, ça fait 156 millions de litres) d’eau douce par jour.

En cause de cette consommation impressionnante, la complexité des puces qui oblige à utiliser de plus en plus d’eau par couche de substrat déposé (jusqu’à 59 litres par bain chimique). La demande explosant, les usines des uns et des autres tournent à plein régime, et TSMC ne cesse de construire des usines.

A l’heure actuelle, les réservoirs de l’île sont au mieux à 80% plein (nord) au pire à seulement 45% au sud et au centre. Comme le rapporte Bloomberg, TSMC n’est publiquement pas inquiété, et recycle une partie de son eau. Mais l’entreprise se prépare quand même au pire avec la constitution de réservoirs de crise remplis par le biais de camions permettant deux jours d’autonomie à ses usines en cas de coupure de l’approvisionnement en eau.

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Si la sécheresse devait s’aggraver, cela pourrait plonger à nouveau le monde dans une pénurie de composants. Cette menace a au moins un avantage : elle met en lumière les énormes besoins en eau douce de notre monde, et plus particulièrement celle de l’industrie des semi-conducteurs. Une ressource souvent décrite comme « l’or bleu » du XXIe siècle, déjà source de tensions dans de nombreuses parties du monde.

Source : Bloomberg

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Adrian BRANCO