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PlayStation Move : la manette de Sony meilleure que celle de la Wii

La nouvelle manette magique de Sony est en vente depuis ce mercredi. Après quinze jours d’essai, un constat s’impose : les jeux manquent d’intérêt, mais la technique est au point.

Elle ne paye pas de mine, avec sa forme un peu coquine et sa sphère rose flashy. Pour tout dire, la manette PlayStation Move a même déjà essuyé plusieurs procès d’intention de la part des joueurs : moins révolutionnaire que Kinect de Microsoft, trop calquée sur la Wiimote de Nintendo, elle n’a ni la primeur de l’idée ni l’aura de la nouveauté. Et pourtant, à l’usage, c’est elle qui apporte le mieux ce que l’on attend d’un système de reconnaissance de mouvements : la précision.

Techniquement, il faut s’imaginer que la PS Move réalise la synthèse entre la manette Wii et le périphérique optique de la Xbox 360, un procédé que Sony lui-même a longuement détaillé. Comme la première, elle repose sur une manette truffée d’accéléromètres (trois exactement) ; comme la seconde, elle intègre une caméra qui étend le champ de jeu à la pièce de séjour. Et précisément parce qu’elle recourt à deux techniques en même temps, elle se situe beaucoup mieux dans l’espace et, fatalement, restitue beaucoup mieux les mouvements des joueurs.

Dans le détail, Sony a bien fait les choses. En plus des accéléromètres, la PS Move intègre un gyroscope, petit accessoire magique qui a tant fait défaut à la manette Wii, au point que Nintendo s’est résolu à en sortir un en 2009 sous la forme d’un périphérique : le Wii MotionPlus.

A l’usage, la différence est très nettement perceptible. Dès les premiers échanges dans l’épreuve de volley-ball, dans Sports Challenge, la PlayStation Move frappe par la vitesse et la précision avec laquelle elle suit les gestes du joueur, là où la Wii se montre souvent approximative, et Kinect – les premières démos que nous avons pu essayer–, gêné par une certaine latence.

Un rendu des gestes bluffant de vitesse

L’effet est encore plus impressionnant sur l’épreuve de tennis de table, où cette fois, les sphères de couleur aidant, la console peut situer la manette dans l’espace et ainsi suivre les pas en avant et en arrière du joueur. Strictement impossible d’en faire de même avec la Wii (avec Kinect, si). Coups de poignet vrillés, revers, smashs en avançant, il devient possible de tout faire.

Une certaine approximation demeure en revanche sur la collision avec la balle. Celle-ci n’étant pas représentée dans le salon, forcément, difficile de comprendre à quel niveau devant soi il faudrait frapper pour ne pas la rater. En outre, et c’est un défaut déjà vu sur la Wii, la PlayStation Move ne fait pas la différence entre les gestes préparatoires et les coups eux-mêmes. Le simple fait de placer sa main de côté pour préparer un revers est souvent interprété comme un coup droit !

Les autres épreuves de Sports Champions, et notamment la pétanque et le lancer de boomerang, se montrent eux de redoutables démonstrations techniques. La manière dont l’avatar virtuel restitue en temps réel les mouvements de poignet du joueur est juste bluffante ! Jusqu’à présent, aucun accessoire n’est allé aussi loin dans l’analyse de vos gestes.

Précise à 80 % environ

D’un point de vue strictement matériel, et dans l’état actuel de maîtrise des développeurs, la manette de Sony surpasse ses deux concurrentes. Là où, au feeling, la Wiimote donne l’impression d’être précise à 40 % (et 70 % avec le Wii MotionPlus), la PS Move s’affiche à 80 % d’emblée. La note que l’on donnerait également à Kinect, mais le décalage entre le geste et l’affichage en moins : la solution de Microsoft nous a paru plus lente, à chaque fois que nous l’avons essayée.

Nous ne sommes évidemment pas en train de dire que la manette de Sony est parfaite. Pour commencer, il lui manque l’essentiel : de bons jeux. Sports Champions, l’équivalent de Wii Sports, s’apparente surtout à une démonstration sympathique mais pas inoubliable. Certaines épreuves, comme le tir à l’arc à deux mains, peuvent même se montrer particulièrement pénibles, la faute à une gestuelle complexe et peu intuitive. En outre, si Kinect ne nous a pas encore complètement convaincu, le temps joue avec l’accessoire de Microsoft. Autant la Wii a permis de déffricher la reconnaissance de mouvement avec ses accéléromètres, autant l’analyse de mouvements logicielle via une caméra en est, elle, à ses balbutiements.

La PlayStation Move est disponible depuis le 15 septembre en France, au prix de 40 € seule et 60 € avec le jeu Sports Champions et trois démos.

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William Audureau