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Philippe FosséprezIl met le télétravail au vert

Au c?”ur de la campagne limousine, Philippe Fosséprez a créé un véritable pôle de télétravail dans une ancienne graineterie.

La “limousite” est une maladie insidieuse et difficile à soigner”, s’amuse Philippe Fosséprez, 41 ans, cadre commercial dans une grande entreprise parisienne de services informatiques. “Une seule solution : soigner le mal par le mal en s’installant dans la région !” Fondateur en 1997 de l’@rt, une association de télétravail en zone rurale basée à Le Dorat (Haute-Vienne), Philippe Fosséprez sait de quoi il parle ! Soutenu par la région Limousin, et même par les institutions européennes, c’est dans une ancienne graineterie mise à disposition par la mairie de Le Dorat que le projet a débuté. Aujourd’hui, la pépinière de télétravailleurs Artémis accueille une trentaine de “ pépins “, comme les surnomme affectueusement Philippe, ravis de troquer le stress parisien contre l’incomparable qualité de la vie à la campagne. Une agence de publicité, un graphiste, un courtier en assurances, une spécialiste des feux d’artifices, et même un journaliste rédacteur en presse d’entreprise : le télétravail convient bien aux entreprises de services ! Mais aussi aux travailleurs handicapés : c’est ainsi que l’@rt s’est adjoint très vite un atelier protégé accueillant en particulier des télétravailleurs traumatisés crâniens.Analyste-programmeur de formation, Philippe Fosséprez fonde puis dirige une entreprise d’informatique à Louvain-la-Neuve (Belgique) pendant près de 10 ans. Grâce à son frère déjà installé comme exploitant agricole à Le Dorat, il découvre le Limousin qui devient une destination de vacances privilégiée pour lui et son épouse. Jusqu’à ce que madame Fosséprez, excédée par l’humidité du climat belge, donne, en 1996, le signal du départ définitif ! Puéricultrice en Belgique, la voici aujourd’hui agricultrice, à la tête d’une propriété de 60 ha qui produit du bois, du foin, des fruits, voire quelques moutons… Parents de trois enfants âgés de 10 à 15 ans, les Fosséprez ont l’impression d’avoir “transplanté de jeunes arbres dans de la bonne terre ” !Seul télétravailleur de son entreprise, Philippe Fosséprez a posé ses conditions dès son embauche : pas question de passer plus de 3 jours par semaine à Paris. Muni de son ordinateur portable, c’est un inconditionnel du courrier électronique : “Je n’envoie plus aucune proposition commerciale par courrier postal !” Un système qui semble fonctionner : “Tout ce que l’on demande à un commercial, c’est d’atteindre ses objectifs !” Parmi ses compagnons de télétravail, certains arrivent à ne plus se déplacer du tout. Ainsi la société Pharmadata, qui gère une banque de données à l’usage des professionnels de la pharmacie, travaille-t-elle uniquement par Internet. Un mode de vie rendu possible par la logistique développée par l’@rt : un réseau intranet à haut débit, 160 ports de connexion, des imprimantes couleur et noir et blanc, du matériel photo, vidéo et son numérique, sont à la disposition de tous. Pourtant, pour Philippe Fosséprez, le c?”ur véritable de l’@rt, c’est la machine à café, lieu de rencontres et d’échanges indispensable pour rompre la sensation d’isolement liée au télétravail : “A l’@rt, la machine la plus importante est aussi la moins technologique !”

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Elvira Velasco