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Pédophilie et racisme: aux internautes de surveiller le Web

Avec la nouvelle version de son site Point de contact, l’Association des fournisseurs d’accès et de services (AFA) souhaite initier une démarche “citoyenne”. Une manière de déresponsabiliser les hébergeurs?

Deux ans après son lancement, le Point de contact de l’AFA s’offre une deuxième jeunesse. Ce site, destiné à centraliser les réclamations des internautes vis-à-vis de contenus pédophiles ou racistes, a été repensé : ” Nous avons pris le parti de l’éducation. Ce n’est pas en se substituant au citoyen que l’on fait avancer la lutte “, déclare Jean-Christophe Le Toquin, délégué permanent de l’association.Il s’agit donc de responsabiliser les internautes en leur offrant les informations nécessaires pour réagir contre tous les contenus illégaux auxquels ils pourraint être confrontés.Ainsi, les internautes trouveront des renseignements juridiques, mais aussi des conseils pour formuler eux-mêmes leurs réclamations et les adresser aux services compétents. En effet, le site rassemble les coordonnées de plusieurs hot lines, constituant un réseau international.Une démarche à contre-courant de la justice française qui, à la suite de l’affaire des enchères nazies sur Yahoo!, vient de réaffirmer la responsabilité des hébergeurs vis-à-vis de leurs contenus.Ce jugement aurait donc dû inciter les 25 membres de l’association, des fournisseurs d’accès proposant des services d’hébergement de pages personnelles, à privilégier un système d’autosurveillance tels que des filtres.Une orientation que l’AFA ne privilégie pas pour l’instant. ” Ces solutions techniques sont trop onéreuses “, ajoute Jean-Christophe Le Toquin.A la charge donc des internautes d’écumer l’immensité du Web à la recherche de sites illégaux. Mais encore faut-il faire connaître auprès du grand public l’existence de ce site.Dans ce but, l’ancienne adresse, Afapc.org, a été abandonnée au profit de pointdecontact.org, plus facilement mémorisable. Cependant, pour l’heure, aucune campagne de communication n’est prévue, faute de moyens.L’association compte acquérir une notoriété grâce à la rigueur de son travail et par le bouche à oreille. Elle enregistre déjà une moyenne de 90 mails par jour, et ce chiffre est en constante progression depuis des mois. De plus, chacun des membres de l’association référence sur son site, d’une manière plus ou moins évidente, l’adresse de Point de contact.Des moyens qui semblent bien dérisoires face à lampleur de la tâche.

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Coralie Cathelinais