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PayPal abandonne le projet de  cryptomonnaie Libra de Facebook

Ce membre fondateur de l’association Libra a renoncé à toute participation future. D’autres membres fondateurs ont pris leur distance, alors que les critiques fusent de la part des politiques et des régulateurs.

Le projet Libra, cette future cryptomonnaie que Facebook veut diffuser en 2020, est-il en train de prendre l’eau? L’un des 28 membres fondateur de l’association Libra vient d’abandonner le navire, et ce n’est pas l’un des moindre, car il s’agit de PayPal. Dans un communiqué envoyé à TechCrunch, l’entreprise américaine explique : « PayPal a pris la décision de renoncer à toute participation future à l’association Libra et de continuer à se concentrer sur la mission et les priorités de son activité tout en s’efforçant de démocratiser l’accès aux services financiers pour les populations mal desservies. Nous continuons de soutenir les aspirations de la Libra et attendons avec intérêt la poursuite du dialogue sur les moyens de travailler ensemble à l’avenir. Facebook est un partenaire stratégique de longue date et apprécié de PayPal, et nous continuerons à collaborer et à soutenir Facebook à divers titres. »

Du côté de l’association Libra, la réponse ne s’est pas fait attendre, et elle est cinglante. « Il faut une certaine audace et du courage pour entreprendre une entreprise aussi ambitieuse que la Libra, qui est une opportunité unique de bien faire les choses et d’améliorer l’inclusion financière, a déclaré un porte-parole auprès de TechCrunch. Le voyage sera long et difficile. C’est un changement qui sera difficile, car il reconfigurera le système financier en mettant les personnes au premier plan, et non des institutions qui les servent. L’engagement dans cette mission est plus important pour nous que toute autre chose. Il est bien d’être averti de ce manque d’engagement maintenant plutôt qu’après ». Bon débarras se dit-on, en somme, chez Facebook.

Visa et Mastercard restent prudents

Pourtant, PayPal n’est pas le seul qui a les genoux qui flanchent. Selon le Wall Street Journal, plusieurs institutions financières dont Visa et Mastercard auraient refusé de faire ouvertement de la promotion pour le projet. Ils ne l’ont donc pas encore abandonné, mais c’est peut-être un première prise de distance. Il faut dire que ce projet, depuis son annonce en juin dernier, s’est attiré les foudres de certains politiques.

Il y a quelques semaines, les ministres des finances français et allemand ont exprimé, dans une déclaration commune, leur rejet de Libra. Ils sont contre une autorisation de cette monnaie sur le sol européen, estimant que « la souveraineté monétaire des Etats [était] en jeu ». Peu après, Benoît Coeuré, membre du directoire de la BCE, a également tiré la sonnette d’alarme. Selon lui, il est « hors de question » de laisser se développer un tel service financier « dans un vide réglementaire », car ce serait « trop dangereux ».

Plus récemment, Facebook s’est également fait taclé sur ce sujet par Tim Cook, PDG d’Apple. Dans un entretien auprès des Echos, il estime que « la monnaie doit rester dans la main des Etats (…) Une entreprise privée n’a pas à chercher à gagner du pouvoir pas ce biais ». L’association Libra doit se réunir ce mois pour nommer ses directeurs. Ce sera peut-être un nouveau moment de vérité.

Source: TechCrunch

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Gilbert Kallenborn