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Paulus Neef (Pixelpark) : ” Nos filiales doivent rapidement renouer avec les bénéfices. “

Pixelpark a subi de plein fouet la crise des dotcoms. La web agency paneuropéenne rejoint le giron d’Arvato, filiale de Bertelsmann qui pèse 3 milliards d’euros de chiffre d’affaires dans les services aux médias. Entretien avec Paulus Neef, PDG et fondateur de Pixelpark, qui revient sur les difficultés de la filiale française.

Vous annoncez que l’intégration de Pixelpark dans Arvato doit favoriser les synergies entre les deux structures. Pourquoi n’avez-vous pas fait jouer ces synergies plus tôt ? Quelles sont les conséquences de cette intégration pour les filiales françaises ?Arvato, la branche de Bertelsmann qui regroupe les services aux médias, travaille exclusivement dans le B2B. C’est aussi le cas de 90 % de nos activités. La conjonction est idéale et nous avions déjà lié des contacts. Cependant, dans un groupe qui emploie plus de 80 000 personnes et joue à fond la décentralisation, il n’est pas toujours évident de faire jouer les synergies à tous les niveaux. A ce propos, j’aimerais souligner que l’intégration de Pixelpark dans Arvato depuis le 1er janvier 2002 n’est pas seulement d’ordre organisationnel mais aussi stratégique. Désormais, Pixelpark dispose d’un représentant au niveau du directoire d’Arvato, donc au niveau le plus élevé.Vous avez fermé votre filiale britannique et vous vous retirez du marché espagnol. A l’étranger, seule votre filiale suisse est bénéficaire. Qu’est-ce qui vous fait restez sur le marché français ?Pour nous, le marché français est important. Notre implantation en France a été notre premier pas à l’étranger. Et c’est aussi un marché très autonome où il n’était pas évident, en tant qu’entreprise allemande, de pouvoir s’établir. Nous sommes quasiment partis de zéro et aujourd’hui, de grandes entreprises comme Vivendi ou Renault, entre autres, nous font confiance. Nous n’avons donc aucune intention d’abandonner nos positions en France.Audit, obligation de résultats à court terme, etc. Votre filiale française semble tout de même sous contrôle. Quelles sont les perspectives d’avenir de Pixelpark France ? Dans le cadre de la restructuration de la société, le cabinet KPMG effectue un audit de l’entreprise. C’est une procédure normale qui ne concerne pas plus la France que les autres filiales. Il est évident, qu’étant donné notre situation et notre volonté de revenir rapidement à une situation bénéficiaire, nos filiales doivent, elles aussi, renouer rapidement avec les bénéfices.Est-ce-à-dire que si Pixelpark France n’est pas bénéficiaire à la fin de l’année 2002, vous fermez ? C’est une interprétation excessive. Il n’est pas question de faire l’inventaire à la fin de l’année et de décider du jour au lendemain si l’on arrête ou pas. Par ailleurs, si le succès n’est pas au rendez-vous, il existe bien d’autres possibilités que la fermeture ou la vente. La coopération par exemple.Selon vous, Pixelpark doit se réorienter sur son métier de web agency. Or, en France, c’est le département design qui est le plus touché par les départs, et ce sont les activités plus directement liées aux technologies de l’information (ex- K2) qui assurent le gros du chiffre d’affaires. Que comptez-vous faire ?La stratégie de recentrage, que j’ai annoncée à la fin de 2001, est valable pour toute l’entreprise. Mais elle peut évidement varier selon les situations locales. Notre filiale française est effectivement plus spécialisée sur le secteur des technologies de l’information que le reste du groupe. Il n’est pas question d’abandonner cette position. En revanche, le design peut être pris en charge par l’Allemagne. Dans une entreprise qui travaille beaucoup en réseau, c’est un processus qui n’a rien d’extraordinaire.

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Propos recueillis par Thomas Schnee, Berlin