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P2P : les poursuites ne dissuadent pas (encore) les pirates

En poursuivant les internautes, l’industrie du disque affichait clairement sa détermination à faire baisser le piratage. Presque un an après, les effets tardent à se faire sentir.

Le rappel des faits. L’industrie du disque française l’avait annoncé. Pour enrayer le piratage, elle déclenche le 7 octobre dernier
une série de plaintes contre les internautes pirates. Sur le modèle américain, la Société civile des producteurs phonographiques (SCPP) décide de jouer sur la peur du gendarme.
Depuis, 100 plaintes ont été déposées. Mais aucun chiffre ne permet à ce jour de montrer une corrélation entre ces plaintes et l’évolution du nombre de téléchargements en France.


__________________En portant le débat du piratage sur la scène judiciaire, l’industrie musicale pensait avoir trouvé la réponse pour limiter le téléchargement illégal, au risque de dégrader son image. Mais les résultats se font attendre.Et si l’on en croit le nombre de téléchargements de logiciels de P2P sur telecharger.com (propriété du Groupe Tests, éditeur de 01Net.) la tendance n’est pas à la baisse. On enregistre même une légère
augmentation depuis cette campagne judiciaire. Les internautes ont ainsi téléchargé environ 1,27 million de logiciels par mois durant les 5 premiers mois de 2005 contre 1,24 pour la même période en 2004. Une progression moins forte cependant
que celles des nouveaux abonnés à l’Internet haut débit.Et si les internautes pirates ont désertés les réseaux peer-to-peer dans l’?”il du cyclone, ils n’ont pas pour autant abandonné le téléchargement illégal. Ainsi, selon Médiamétrie, le nombre de
visiteurs uniques a chuté de plus de 1 million sur Kazaa l’année dernière pour augmenter dans le même temps de 1,3 million sur eMule.L’industrie musicale juge, quant à elle, difficile d’évaluer l’impact de ces poursuites sur le nombre des téléchargements illégaux en France. ‘ Mesurer le nombre d’internautes pirates est
impossible ‘,
résume Hervé Rony, directeur général du Snep. Une analyse que partage Christophe Tilmont, directeur marketing d’AdVestigo, dont la mission est d’aider les éditeurs à surveiller les fichiers
piratés : ‘ Nous avons des chiffres, mais aucun qui soit statistiquement pertinent pour établir une corrélation entre les actions judiciaires et le comportement des internautes. Il faudra du temps pour qu’on puisse mesurer
les effets. ‘

D’autres poursuites à venir

Cependant, l’exemple américain semble démontrer qu’il existe bien une corrélation entre le nombre de poursuites et la baisse du piratage sur Internet. ‘ Cela sera sans doute aussi vrai en France, explique Hervé
Rony, mais nous n’en sommes qu’au début. Il y a eu beaucoup moins de plaintes en Europe qu’aux Etats-Unis, ceci explique en partie cela. ‘De plus toujours selon le Snep, le lien entre poursuites judiciaires et baisse du téléchargement commence à affleurer. ‘ Selon un sondage que nous venons de réaliser, il y a un tassement du nombre d’internautes qui disent
pirater ou vouloir pirater. Le plus intéressant est que le nombre d’internautes qui disent avoir l’intention d’acheter de la musique sur des plates-formes légales est en hausse continue. ‘
Ces procédures auraient donc avant tout permis une prise de conscience chez les internautes. ‘ Associées à une campagne publicitaire agressive, elles ont permis de créer un débat en France qui a répandu l’idée que pirater
nuisait non seulement à l’industrie de la musique, mais était illégal. ‘
Et pour vérifier l’équation, la Société civile des producteurs phonographiques (SCPP) continuera à déposer des plaintes contre les pirates.(*) Nous avons extrait de nos archives quelques annonces tonitruantes, promesses solennelles et autres sujets ayant fait la une de l’actualité ces derniers mois. Les engagements ont-ils été tenus, les résultats prédits
obtenus ? Rendez-vous tous les vendredis durant l’été pour un retour sur l’actualité.

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Frantz Grenier