Où nous mène l'obsession biométrique ambiante
Techniques encore expérimentales, standards industriels inexistants... Roland Moreno démontre dans cet article pourquoi le projet de passeport biométrique n'est pas technologiquement viable aujourd'hui.
- Où nous mène l'obsession biométrique ambiante
Alors, la carte est devenue mondiale
Et la biométrie aussi sera mondiale (ou ne sera pas) : le terroriste pourra embarquer avec son cutter à Philadelphie, à Damas ou à Beyrouth, destination USA, Royaume-Uni, France, Italie, Allemagne, etc.Un tel projet (apparemment sur les rails) est absolument colossal, ainsi qu'on le verra un peu plus dans l'article : creuser le canal de Suez, débarquer sur les plages de Normandie, envoyer des hommes sur la Lune ne sont que des péripéties au regard du recensement informatisé puis exploité de chaque être habitant de la planète.Car, par nature même, c'est de la planète qu'il s'agit.Dans tous les pays de la terre, nous nous sommes habitués depuis cent ans à suivre les Américains qui tracent le chemin sur toutes les grandes orientations technologiques (**), particulièrement tout au long du dernier demi-siècle, avec les mêmes procédures de sécurité :- informatique : mots de passe servant à l'identification
- ordinateur individuel : mots de passe servant à l'identification
- Internet : mots de passe servant à l'identification
- e-mail : mot de passe servant à l'identification
- téléphonie mobile : mot de passe servant à l'identification
- télévision payante : mot de passe servant à l'identification
- banque électronique, " DAB " : mots de passe servant à l'identification
- etc.Beaucoup d'identifications, décidément, dans ce champ technique !Alors je me suis mis au travail pour essayer de mettre les choses au point.Sur ce sujet et souvent sur des sujets connexes, sans aucune modestie je dirai que mon opinion vaut quelque chose :
- en 1974, j'ai pensé que la carte à puce était un projet gagnant ;
- en 1980, j'ai estimé qu'il fallait d'abord en faire une carte téléphone ;
- en 1984, je me suis dit que tous les ordinateurs fonctionneraient tôt ou tard comme le Macintosh ;
- en 1986, j'ai pressenti que ma carte pourrait faire partie des futurs téléphones portatifs ;
- en 1989, j'ai proposé qu'on organise le paiement du stationnement par carte à puce.On trouvera dans l'article certaines réponses à des questions que (peut-être) on se pose : il suffit que de débarquer à Kennedy Airport pour prendre la mesure du problème soulevé.Attention ! Ce texte n'est pas technique, et ce n'est pas parce que les éléments en présence sont tous électroniques qu'il faut " s'y connaître " pour le comprendre.En annexe, vous trouverez un tableau récapitulatif qui a l'air technicien, mais qui ne l'est pas non plus.La " presse d'information générale " - comme on dit - n'est en général pas très fortiche sur les sujets techniques ou scientifiques. Encore moins sur l'informatique et surtout l'électronique.Je crois qu'avec ce texte, il y a moyen de prendre une longueur d'avance sur la question (encore une fois : planétaire) de l'identification biométrique.(*) Non pas un nom mais un mot, un mot comme tous ceux qui chaque jour enrichissent notre vocabulaire et qu'il est résolument utile de maîtriser si l'on veut rester dans le coup : DJ, rave, RTT, podcast, fond d'écran, airbag, etc. etc.(**) Sauf la carte à puce !