Passer au contenu

OneWeb, première constellation géante de satellites à proposer un service commercial dès 2020

Le service d’accès à Internet va commencer par opérer en Arctique dès l’année prochaine, avant de s’étendre au monde entier en 2021. Pour y parvenir, il lancera chaque mois plus d’une trentaine de satellites à partir de décembre.

OneWeb, la future constellation géante qui comptera à terme 650 satellites de communications LEO (Low Earth Orbit), conforte son avance sur ses rivales. Soufflant la politesse à Starlink pilotée par Space X, elle a menée avec succès des tests de connexion cet été et prévoit de lancer commercialement son service dès la fin de l’année 2020 dans la zone Arctique, au-dessus du 60e parallèle nord. Mais avant cela, elle va débuter au mois de décembre une campagne massive de lancements avec le décollage chaque mois d’une trentaine de satellites fabriqués à la chaîne dans une usine de Floride inaugurée en juillet dernier.

Nicolas Zibell, directeur commercial de OneWeb.
01net.com – Nicolas Zibell, directeur commercial de OneWeb.

La France couverte en 2021

OneWeb devrait ainsi être en mesure de proposer son service à toute la planète et donc aussi la France dès le troisième trimestre 2021. De quoi prendre l’ascendant sur ce marché naissant qui excite les convoitises. Même Amazon s’y intéresse avec son projet Kuiper. « Je pense qu’il y a de la place pour plusieurs constellations mais elles ne vont pas forcément toutes êtes lancées pour des raisons financières et technologiques », analyse le directeur commercial de OneWeb Nicolas Zibell que nous avons rencontré en marge du World Satellite Business Week à Paris cette semaine. « Il n’y aura pas non plus de la place pour tout le monde sur ce marché. Il est important de se positionner. Nous, nous sommes très attachés à la mobilité, à offrir des solutions sur l’ensemble des pays de la planète avec une stratégie adaptée à chacun », détaille ce fin connaisseur des télécoms, passé par Alcatel et ancien PDG de TCL Communication.

L’Arctique, un terrain de choix

Le choix de commencer par l’Arctique ne doit rien au hasard. C’était d’abord la zone la plus facile à couvrir en raison de l’orbite polaire des satellites de OneWeb, placés à 1200 km au-dessus de la Terre. C’est ensuite un terrain de choix comprenant près d’une dizaine de pays allant des Etats-Unis à la Russie en passant par le Royaume-Uni, lieu de passage d’un fort trafic maritime et aérien long courrier… mais souffrant d’une connexion Internet défaillante. OneWeb ne proposera pas directement ses solutions broadband au grand public mais à des distributeurs spécialisés, des opérateurs ou des gouvernements. Les opérateurs télécoms pourront à la fois s’appuyer sur OneWeb pour proposer un accès à l’Internet fixe mais aussi étendre leur réseau mobile. Les clients finaux potentiels, ce sont beaucoup de résidents, des entreprises locales et des professionnels du transport routier, maritime et aérien qui passeront par cette zone.

Une station terrestre au sol de OneWeb en Norvège. La constellation en comptera 40 au total réparties dans le monde entier.
OneWeb – Une station terrestre au sol de OneWeb en Norvège. La constellation en comptera 40 au total réparties dans le monde entier.

Outre les satellites, OneWeb s’active pour déployer des stations terrestres reliées en fibre optique. Et bien sûr, il faudra que l’utilisateur final soit équipé d’une antenne. A ce sujet, OneWeb a imaginé deux designs : un modèle de type parabolique classique et un autre plus plat. Ce dernier n’aura pas besoin de pointer précisément vers le ciel car il tracera le satellite de manière électronique, ce qui facilitera son installation.

Un service équivalent à la fibre optique

L’inauguration commerciale en Arctique en 2020 sonnera aussi comme l’heure de vérité pour OneWeb, car il promet d’offrir un service de qualité équivalente à la fibre optique. Un pas de géant par rapport aux offres actuelles qui reposent sur des satellites géostationnaires souffrant d’une grande latence, de capacités limitées et d’un débit analogue à l’ADSL. « Du fait de notre orbite basse, nous solutionnons le problème de la latence qui devrait être inférieure à 100 ms aller-retour, parfois beaucoup moins suivant la zone géographique. Quant au débit, nous proposerons plusieurs packages mais nous sommes certains de pouvoir atteindre au moins du 30 Mbit/s et jusqu’à plusieurs centaines de Mbit/s en liaison descendante », précise Nicolas Zibell. Voilà qui devrait intéresser les villages de montagne et les habitations isolées en France qui ne sont pas prêtes d’être raccordées en fibre optique. Le Plan France Très Haut Débit prévoit de connecter certaines zones rurales avec un satellite opéré par Eutelsat pour le compte d’Orange. Il devrait être opérationnel en 2021, au même moment que l’offre de OneWeb. Mais les débits n’ont pas été précisés.

🔴 Pour ne manquer aucune actualité de 01net, suivez-nous sur Google Actualités et WhatsApp.


Amélie Charnay