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« On ne pourra jamais démontrer qu’il n’y a pas de risque avec la 5G »

L’Agence sanitaire prévient que ses conclusions attendues au premier trimestre 2021 sur les effets sanitaires de la 5G ne seront pas tranchées. Une incertitude qui vaut pour n’importe quelle technologie.

Des élus, des associations et même le ministre de la Santé ont demandé ces dernières semaines à suspendre le lancement de la 5G au rapport de l’Anses (Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail) sur ses effets biologiques et sanitaires. Pourtant, les conclusions de l’agence ne mettront assurément pas fin au débat.

La science ne peut pas trancher la question

Olivier Merckel, l’expert en charge du dossier à l’Anses, a tenu en effet à mettre en garde ceux qui attendent qu’il tranche définitivement la question avec ses travaux, qui seront publiés au premier trimestre 2021. « Je suis obligé de vous décevoir : on ne pourra jamais démontrer qu’il n’y a pas de risque avec la 5G (…) ni avec aucune autre technologie ou agent »,  a-t-il déclaré lors d’une table-ronde au Sénat ce mercredi 1er juillet. « On est forcément dans une situation inconfortable pour les pouvoirs publics. Ce que nous pouvons faire, c’est essayer de caractériser au mieux les données disponibles et les incertitudes qui y sont associées », a-t-il ajouté.

L’évaluation de la 5G ne fait que commencer

Il a toutefois rappelé que les travaux menés jusqu’à maintenant par l’Anses sur la téléphonie mobile ne mettaient pas en évidence de risque avéré lié à l’exposition aux antennes de téléphonie mobile concernant la 2G, 3G ou 4G. Pour le téléphone, la situation est moins claire. De par sa proximité avec le corps, il reste la source la plus préoccupante d’exposition aux ondes. De l’ordre de 100 à 1000 fois plus élevée qu’avec une antenne.

Pour ce qui concerne plus particulièrement la 5G, l’enjeu pèse principalement sur la fréquence 3,5 GHz, qui a suscité très peu d’expérimentations jusqu’à présent. La question est de savoir s’il est possible d’extrapoler, pour le 3,5 GHz, les études déjà menées dans d’autres bandes qui seraient proches. Le fait que les antennes puissent focaliser les émissions radio en direction des utilisateurs devrait aussi faire varier l’exposition dans l’espace et le temps. Il s’agit de prévoir dans quelle mesure les niveaux d’exposition pourraient augmenter suivant différents scénarios d’usage. Mais il faudra attendre que les réseaux soient déployés et les utilisateurs connectés en 5G pour en savoir davantage. Le travail d’évaluation de l’Anses ne fait donc que commencer et est appelé à être approfondi au fur et à mesure de la montée en puissance de la 5G et de ses évolutions.

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Amélie CHARNAY