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On a essayé le Seat Mó, le scooter électrique à la sauce catalane

Dernier arrivé sur le marché des scooters électriques, Seat propose un équivalent 125 cm3 plutôt étonnant. Nous l’avons testé !

Vous connaissiez l’Ibiza ou encore la Leon, il faudra désormais compter avec le Mó. Et pour cause, chez Seat, il n’y a pas que les voitures. Depuis quelques mois, le constructeur membre du groupe Volkswagen s’est diversifié en lançant une branche mobilité. Après avoir sorti sa gamme de trottinettes, les eKickscooter, la nouvelle entité de Seat s’attaque à un marché autrement plus juteux, celui des scooters électriques. Le Mó est un équivalent 125 cm3, c’est-à-dire qu’il nécessite de disposer du permis B et de la certification 125 pour être piloté. 

Dimitri Charitsis – 01net.com – Le Mo dans son coloris noir est plutôt discret.

Un scooter électrique au fort accent catalan

Pour trouver l’inspiration, Seat n’a pas eu à aller bien loin. Le Mó est un parfait copier/coller du S01 de Silence. Silence est une firme espagnole basée à Martorel, dans la banlieue de Barcelone, là même où Seat tient son siège social, sa principale usine et son centre d’essais. Les deux entreprises ibériques se sont donc entendues concernant le Mó et le résultat ne laisse que peu de place au doute. Mis à part la présence de quelques logos Seat et la déclinaison en trois coloris spécifiques, le scooter du constructeur auto est identique à celui du fabricant de motos. 

Seat – Les trois coloris disponibles pour le scooter électrique.

Notez que les coloris gris et rouge demandent un supplément de 75 euros.

Un design réussi et ingénieux

Quiconque connaissait le S01 de Silence n’aura donc que peu de surprises à la découverte du Mó. Pour autant, il serait injuste de ne pas mentionner les efforts en matière de design sur ce modèle, d’autant plus que la très grande majorité des scooters électriques souffrent d’un mal profond : une laideur congénitale.

L’esthétique n’est pas son seul atout. Le Mó dispose d’un moteur de 9 kW logé dans la roue arrière et proposant un couple de 240 Nm. Sa vitesse de pointe est certes limitée à 95 km/h, mais son statut l’autorise à emprunter les voies rapides et sa vélocité lui permet d’abattre le 0 à 50 km/h en moins de 4 secondes (3,9s précisément).

Dimitri Charitsis – 01net.com – Il s’agit d’un des scooters électriques les plus réussis esthétiquement.

Enfin d’un point de vue pratique, il dispose d’un coffre de 36 litres lui permettant de ranger jusqu’à deux casques (un intégral et un jet). Enfin, le poste de pilotage est pourvu de deux ports USB, utiles pour recharger son smartphone de manière occasionnelle ou pour l’utiliser en tant que GPS sans faire fondre sa batterie. Quant à l’affichage, il est plutôt sommaire mais regroupe l’essentiel des informations. En revanche, il n’offre aucune possibilité de personnalisation et opte pour un affichage assez discutable qui met davantage en avant l’autonomie restante que la vitesse. Enfin, au rang  des légers regrets, il convient d’ajouter le choix de rétroviseurs vraiment trop petits qui obligent le conducteur à redoubler de vigilance lors des changements de voie.

Dimitri Charitsis – 01net.com – L’affichage met davantage l’accent sur la batterie que sur la vitesse.

Quant à la batterie, il s’agit d’un modèle de 5,6 kWh au format très particulier. Le bloc occupe la partie centrale du scooter, mais il est amovible et peut être retiré assez facilement. À l’aide d’un trolley bien dissimulé, la batterie s’extrait du châssis et déploie deux petites roulettes qui lui permettent d’être baladée. La solution paraît idéale pour recharger le scooter ou pour dissuader quiconque de le voler. En réalité, elle sera surtout utile en matière de sécurité. En effet, pesant près de 41 kg, le bloc est plus transportable que portable et à moins de disposer d’un ascenseur, ou d’une force herculéenne, sa relative mobilité ne vous permettra pas vraiment de recharger la batterie loin du Mó.

Facile à agréable à conduire

C’est dans les rues de Paris que nous avons pu tester le premier scooter de Seat. La première sensation est celle d’un engin particulièrement maniable. Pesant à peine 150 kg, le Mó est un 125 plutôt léger à défaut d’être particulièrement compact. Mais ce qui permet au scooter d’exceller dans les petites manœuvres, c’est sa batterie positionnée relativement près du sol qui abaisse le centre de gravité. Quant aux jambes, la place pour les positionner est amplement suffisante. En ce point la position sur le Mó se rapproche davantage de celle d’un 50 cm³. 

Le scooter électrique ibérique dispose de trois modes de conduite et il est plutôt conseillé d’en tirer partie. Le mode « éco » est à privilégier lorsque vous souhaitez prolonger au maximum la durée de vie de la batterie. En dehors de ce cas précis, il peut s’avérer frustrant tant il bride la puissance moteur. À l’opposé, le mode « sport » pourrait presque se révéler trop dynamique. Il donne certes la pleine puissance du Mó, permet de s’extraire immédiatement du trafic à un feu rouge et de laisser sur place les voitures, mais il demande un dosage permanent de la poignée d’accélérateur. En revanche, ce mode est tout simplement parfait sur voie rapide et permet d’atteindre, voire dépasser la vitesse maximale théorique de 95 km/h. Finalement, c’est le mode « city », intermédiaire, qui nous a paru le plus polyvalent. Sa limitation à 85 km/h n’a pas d’impact en ville et ses performances offrent un bon compromis entre puissance et maîtrise. Enfin, il ne s’agit pas à proprement parler d’un mode, mais le Mó dispose d’une marche arrière bienvenue qui simplifie certaines manoeuvres de parking notamment. 

Dimitri Charitsis – 01net.com – Le sélecteur de mode de conduite est très facilement accessible.

Lors de sa commercialisation en juin, le Mó disposera également d’une application permettant d’avoir les principales informations sur son scooter, telles que sa localisation ou le niveau de batterie restant. Malheureusement, nous n’avons pas eu accès à cet outil lors de notre test. 

Finalement assez simple et très plaisant à prendre en main, le Mó ne souffre que de deux points faibles sur le volet conduite. Il y a d’une part ses amortisseurs qui auraient mérité d’être améliorés, mais il y a surtout l’absence d’ABS qui, compte-tenu du prix du scooter, est difficilement justifiable. 

Seat – Au moment de notre test l’application n’était pas encore disponible.

L’autonomie, un point fort de plus

En scooter comme en vélo ou en voiture électrique, l’autonomie peut être sujette à caution. Il y a certes l’autonomie annoncée par le constructeur et certifiée par la norme WLTP, soit 137 km en cycle mixte. Mais il y a aussi la réalité, celle d’un parcours qui peut être plus ou moins vallonné, de la météo qui aura un impact sur la batterie ou encore celle du gabarit du pilote qui fera là encore fluctuer le nombre de kilomètres parcourus avec une charge.  

Dimitri Charitsis – 01net.com – La batterie très bien intégrée du Mo.

Après avoir effectué notre test, il nous paraît prudent de miser sur une moyenne de 100 km d’autonomie par charge, ce qui est fort respectable pour un scooter relativement « léger ». Enfin, même si la batterie du Mó n’est pas à proprement parler portable, elle demeure amovible et peut offrir quelques facilités de recharge. 

Prix et réseau de distribution : les freins au succès ? 

Seat a eu le nez creux en misant sur une catégorie assez faible en représentants. Les équivalents électriques des 125 cm3 thermiques ne sont pas légion dans ce marché promis à un avenir radieux. Pour autant, son scooter, une copie du Silence S01 rappelons-le, n’est pas à la portée de toutes les bourses. À 6 700 euros, son tarif élevé devrait être un frein à son développement, malgré le bonus écologique de 900 euros. Mais il n’est pas le seul. En effet, le Mó ne sera vendu que dans le réseau de la marque, autrement dit les concessions Seat. Ce mode de distribution devrait également le priver de quelques clients potentiels. À titre d’exemple, Paris intramuros ne compte qu’une seule concession Seat. 

A découvrir aussi en vidéo :

 

Verdict de l’essai :

Bien qu’il n’ait pas la connectivité d’un scooter Niu, ni un tarif particulièrement agressif, il faut reconnaitre à ce premier scooter électrique de Seat une palanquée de qualités. Facile à prendre en main, plaisant à conduire et surtout très performant et endurant en ville, le Mó dispose des qualités essentielles pour s’imposer dans nos rues. Seul son prix et l’absence d’un système ABS viennent ternir un bilan particulièrement positif. S’il parvient à convaincre, le Mó devra également composer avec un réseau de distribution qui n’est pas fait pour l’aider. Pour le reste, c’est une première plus qu’encourageante qui devrait inciter Seat à explorer davantage encore les voies des nouvelles mobilités. 

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Dimitri Charitsis