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Olivier beauvillain, analyste chez jupiter MMXI

 Faire payer : dernière chance de survie pour les start-up 

Que peut-on faire payer aux utilisateurs d’internet ?Le paysage du contenu payant est extrêmement limité en France comme aux États-Unis. On peut citer les contenus pour adultes ou les infos très business, comme celles proposées par Les Échos ou le Wall Street Journal. Quelques sites américains parviennent à faire payer des contenus pour enfants, histoire de sécuriser les parents. Mais cela reste très marginal. Nous pensons que seul le divertissement peut vraiment se développer avec des services payants. C’est déjà une réalité outre-Atlantique.Mais pour fonctionner, ce type de services payants nécessite des connexions à haut débit…Oui, c’est la raison pour laquelle ces services vont mettre du temps à émerger. Mais je peux vous citer l’exemple américain de Real Networks [éditeur de logiciels d’encodage et de lecture de flux vidéo sur le net, ndlr], qui compte déjà quelque 200 000 abonnés à son offre Gold Pass, permettant d’accéder à des contenus vidéo. L’entreprise a même passé un accord avec la ligue nationale de basket américaine, la NBA, pour proposer des séquences en exclusivité. Faute de pouvoir offrir de tels services, point de salut ?Pour les jeunes pousses, faire payer les internautes est la dernière chance de survie. Nous pensons que le contenu gratuit a vocation à rester gratuit. Les quotidiens généralistes, hormis pour leurs archives, pourront difficilement passer au modèle payant, car l’internaute se contentera des dépêches sur le web. Mais certains portails, comme Yahoo! ou MSN, sont bien placés pour lancer des services à valeur ajoutée.À moyen terme, quelle part ces nouveaux revenus devraient-ils représenter dans le chiffre d’affaires des sites ?Tout dépend du type de secteur. Aujourd’hui, la publicité représente souvent 80 à 90 % des revenus de certains sites. Demain, ce sera peut-être 60 à 70 %. Et 10 % seront réalisés par les services payants. Mais le problème, ce n’est pas que l’internaute n’a pas d’argent pour payer ; c’est qu’aucun moyen de paiement simple n’existe sur internet. Il faudra certainement passer par d’autres plateformes, comme le téléphone mobile. Le paiement deviendra alors plus indolore. Mais on croit davantage aux systèmes d’abonnement qu’à la facturation à lunité.

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Catherine Petit