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Olivier Andrieu* (Abondance.com) : ” Les moteurs de recherche n’ont pas fini de se chercher “

Quels sont les différents types d’outils de recherche et leurs atouts respectifs ?Il y a d’abord les annuaires (Yahoo, Nomade, Voila, Looksmart, l’Open Directory, etc.), qui…

Quels sont les différents types d’outils de recherche et leurs atouts respectifs ?Il y a d’abord les annuaires (Yahoo, Nomade, Voila, Looksmart, l’Open Directory, etc.), qui proposent des fiches descriptives de sites (titre, résumé, URL) rédigées par des surfeurs professionnels, et classées dans des catégories et sous-catégories. Yahoo France propose, par exemple, 160 000 sites francophones classés dans 3 500 catégories. On peut les considérer comme un mix entre des pages jaunes du web et un best of, car ils n’ont pas vocation à être exhaustifs mais plutôt à proposer les meilleurs sites, les plus utiles.Le web est un univers en perpétuelle expansion. Tous ces moteurs peuvent-ils réellement prétendre à l’exhaustivité ?Non, bien sûr. Je ne pense pas que cela soit souhaitable d’ailleurs. Il existe une profusion d’information sur le web. Je pense que les moteurs de recherche doivent raisonner en termes de “pages utiles” ou de “sites utiles” plutôt que d’aller se perdre dans une course folle à “c’est moi qui ai le plus gros [index]”.Vous suivez ces drôles de machines depuis des années. Ont-elles fait beaucoup de progrès ?Oui, bien sûr. Google a été à l’origine d’une vraie révolution en décidant de classer les pages web, dans les résultats de recherche en fonction de leur popularité auprès des internautes. Ils ont été les premiers à raisonner en fonction de la demande, et non plus strictement en fonction de l’offre internet qui est nécessairement démesurée et chaotique. Les Français sont assez bons aussi. Aujourd’hui, une start-up comme Exalead [la technologie utilisée par AOL France pour son nouveau moteur, ndlr] tente d’intégrer un peu plus d’intelligence [artificielle] dans les moteurs en faisant appel à l’analyse statistique du web. Tout cela va dans le bon sens : des outils plus simples, plus efficaces et plus pertinents.Google est plébiscité par les internautes. Est-ce vraiment le meilleur moteur de recherche aujourd’hui ? Avez-vous repéré un challenger potentiel ?Teoma et Wisenut, notamment, sont deux nouveaux moteurs intéressants qu’il faudra suivre de près. Leur récent rachat par des acteurs importants du secteur (respectivement Ask Jeeves et Looksmart) devrait leur donner les moyens de leurs ambitions. Mais, à mon avis, ils ne sont pas encore en mesure de concurrencer directement Google qui est réellement l’outil le plus pertinent aujourd’hui. Les internautes ne s’y sont pas trompés en faisant sa promotion de bouche à oreille. Cela dit, Google a lui-même montré qu’aucune position n’était gravée dans le marbre. Il représente 50 % du marché de la recherche d’information sur le web aujourd’hui, alors qu’il était pratiquement inconnu il y a 18 mois de cela, quand Altavista faisait encore figure de “Rolls” des moteurs de recherche…La mode est aux liens sponsorisés dans les résultats de recherche. En y cédant, les moteurs ne risquent-ils pas de perdre leur crédibilité en même temps que leur objectivité ?Non, à condition qu’ils respectent quelques règles déontologiques de bon sens. Premièrement, à mon avis, il faut que les liens sponsorisés soient clairement et systématiquement dissociés des résultats “naturels” dans les pages proposant les résultats de recherche. Deuxièmement, il me paraît indispensable qu’un contrôle humain soit effectué sur ces liens sponsorisés : un annonceur ne devrait pas avoir le droit d’acheter un mot-clé qui n’a rien à voir avec son activité, voire le nom de son concurrent… C’est encore une fois du bon sens. In fine, je pense que le positionnement payant peut apporter une meilleure pertinence des résultats aux moteurs de recherche, notamment lorsqu’ils doivent répondre à des requêtes “consuméristes”. En revanche, si tout le monde fait n’importe quoi, les outils de recherche courent effectivement à la catastrophe. Mais je pense que la profession est en train de prendre ses responsabilités.Un peu de prospective : comment voyez-vous le moteur de recherche de demain ?Je ne suis pas auteur de science-fiction ! Dans l’immédiat, je pense que si les outils d’aujourd’hui étaient utilisés au mieux de leurs possibilités, on aurait moins de problèmes pour trouver l’info sur le web. Mais toutes les fonctionnalités avancées des annuaires et moteurs sont assez peu connues, ce qui est bien dommage…

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Jean-Christophe Féraud