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Nuits chaudes sur le Web

Portails généralistes et sites entrouvrent leurs pages à la pornographie. Discrètement, mais franchement.

Il est 23 h 59. Sur AltaVista.fr comme sur MSN.fr, rien à signaler. Mais une minute plus tard, toutes les publicités de ces portails, jusque-là banales, deviennent des réclames pour des sites pornographiques. Sur MSN.fr, c’est jusqu’au contenu éditorial qui change. A minuit, Cendrillon ne perd pas que sa pantoufle de vair…La baisse des recettes publicitaires conduit les plus grands acteurs du Net à accepter les revenus publicitaires venant des sites X. AltaVista, Lycos France, Nomade sont dans le peloton de tête. Sur 49 sites passés au crible par la société d’étude LemonAd, 6 contenaient des publicités pornographiques, soit 1 sur 8. Cet engouement a aussi touché l’Allemagne et l’Italie. Le succès des sites X ne se dément pas. Selon Jupiter-MMXI, 26,5 % des internautes français ont visité un site pornographique en juin 2001, et la durée moyenne de consultation est de 47 minutes !Si le politiquement correct a obligé Yahoo.us à interdire la vente de produits pornographiques dans ses enchères, ses annonces classées ou encore sa rubrique Yahoo!Shopping, il semble que, en Europe, la politique soit plus souple en la matière. Le portail allemand Freenet.de lance ainsi le site pornographique fundorado.de. Freenet, deuxième fournisseur d’accès à Internet en Allemagne, propose des photos et des films classés X pour près de 65 F par mois (soit 10 ?). Et il n’est pas le seul à se lancer dans le commerce du sexe. Ses rivaux, T-Online, la maison mère de Club-Internet, et GMX.de, un spécialiste de la messagerie gratuite, ont annoncé vouloir aller dans le même sens. Tous ces sites ont, en ce moment, besoin de rassurer les investisseurs et de trouver des modes de financement rapidement rémunérateurs. Si le marché du sexe est bien tangible, les portails doivent cependant veiller à ne pas se discréditer aux yeux des internautes qui ne sont pas amateurs de pornographie. Aussi, en France, le portail le plus important, Yahoo, se contente-t-il de référencer les sites X et de leur permettre de faire de la publicité. Mais aucun film ou produit à caractère pornographique n’est vendu. C’est également la politique du groupe LibertySurf. Pour combien de temps encore ?

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La rédaction