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Nouveaux marchés pour les cartes à puces

Quoique freinée en 2001, la demande de ” smart cards ” ne devrait pas s’arrêter. Mais les fabricants comptent bien sur une montée en puissance des applications associées, en guise de relais de croissance.

” L’année en cours aura été une “annus horribilis” pour les spécialistes de la carte à puce. “ Amedeo d’Angelo, directeur général adjoint d’Oberthur Card Systems est sans ambiguïté.En cause, la chute des ventes des téléphones mobiles et, par conséquent, des puces GSM. Tous les acteurs ont été frappés : le leader mondial, Gemplus, qui réalisait près de la moitié de son chiffre d’affaires dans les GSM, comme son rival Schlumberger, mais aussi Oberthur, exposé à hauteur de 31 % sur les mobiles de deuxième génération.

L’ouverture américaine

Toutefois, les industriels du secteur comptent encore sur ce débouché qui, selon l’association Eurosmart, devrait représenter la moitié du marché à l’horizon 2005. Oberthur mise aussi beaucoup sur la carte bancaire, marché sur lequel la société est en position dominante, selon le Crédit Suisse First Boston.Bien installé en Europe, le paiement par smart card va se développer à l’étranger.“Les Américains s’y mettent depuis qu’ils ont constaté que la puce pouvait être un formidable moyen de différenciation entre les multiples cartes qu’ils possèdent”, explique Frédéric Spagnou, le directeur opérationnel de Gemplus.Internet reste bien entendu un formidable moteur de croissance pour le secteur.” Le besoin d’authentification et de sécurité va aller croissant. Et les puces, qu’elles soient sur des cartes ou autres supports, sont de formidables moyens de protection “, rappelle Frédéric Engel, directeur marketing pour l’Europe, le Moyen-Orient et l’Afrique d’Activcard.La société, spécialisée dans l’administration des systèmes d’authentification, vient ainsi de nouer un partenariat avec Verisign pour sécuriser les applications e-business. Et, là aussi, le mouvement est international. Déjà, le gouvernement chinois prévoit d’équiper toute la population de cartes d’identité à puce; en Corée, de nombreuses transactions sont réalisées au moyen de cartes à puces, etc.” En Europe, le renouvellement des cartes existantes est également un marché prometteur “, assure Frédéric Spagnou, qui précise que les cartes actuelles sont dotées d’une capacité de mémoire limitée à 8 kilobits.Gemplus vient de mettre sur le marché sa carte Sumo dont la capacité atteint 224 mégabits ! “Nous ne savons pas encore comment une telle capacité va être utilisée. Nous lançons le défi aux développeurs”, précise l’entreprise.

L’avenir est aux services

La technologie est clairement le moteur de la société, pour qui l’avenir est aux multi-applications. Gemplus s’était ainsi déjà fait remarquer en mettant au point pour Visa la carte Java, qui permet de télécharger ou de supprimer des applications.Représentant actuellement 15 % des cartes à microprocesseurs, ces objets devraient se développer considérablement, selon Schlumberger. Et tous les acteurs du milieu se positionnent de plus en plus sur les services associés, pour profiter de toute la chaîne de valeur du produit, et non plus seulement sur l’encartage ou la puce elle-même.

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Agathe Remoué