Passer au contenu

Nous sommes tous des ” cocos ” !

Après les ” bobos ” (bourgeois-bohèmes), ces gogos pseudo-décalés ultra-normés, qui gobent tout très cher, du moment que c’est cool, voici les ” cocos ” :…

Après les ” bobos ” (bourgeois-bohèmes), ces gogos pseudo-décalés ultra-normés, qui gobent tout très cher, du moment que c’est cool, voici les ” cocos ” : non, pas les anciens communistes, mais les nouveaux ” consommateurs-connectés ” (j’aurais aussi pu les appeler ” concons ” ou ” cocons “), ces cliqueurs fous du virtuel, acheteurs à distance et à crédit-fin-de-mois de toute jouissance immédiate et digitale, surfeurs webisés, wapisés, docomisés, bref lobotomisés. C’est pour eux qu’on dépense des milliards de par le monde, en UMTS-GPRS-XML-MPEG-XDSL-BLR et autres technosigles aussi courts que leur ambition est grosse. Et, ne vous y trompez pas, nous sommes tous des cocos en puissance : on sera, paraît-il, 2 milliards d’abonnés au télé-phone mobile d’ici à 2005 ! Mais qu’est-ce qu’on va bien pouvoir faire de nos doigts boudinés scotchés sur les microclaviers des supermarchés numériques de la planète ? Alors, les cocos, heureux ? Quel est le prochain bidule qui va vous brancher ? Fouinez, dénichez, amassez, entassez… Mais ne vous étonnez pas : ” Moins vous êtes, plus vous avez “, disait le bobo Karl Marx. ” Moins vous pensez, plus vous zappez “, dirait-il aujourd’hui.Et moi, je dis stop ! On ne zappe pas sur le bonheur, et plus on clique, plus on a mal au doigt. C’est tout. La révolution numérique est en train de nous atomiser. Connaissez-vous le titre du best-seller du web en ce moment : Don’t make me think. Oui, vous avez bien lu : surtout, je vous en prie, ne me faites pas réfléchir… On a fait la télé pour madame Michu, vous avez vu le résultat. Maintenant, on fait le web pour monsieur Clicu, qui sautille d’une page à l’autre, qui zappille de bannière en bouton, qui broutille en moins de sept secondes ?” c’est prouvé ?” comme si le plus important, c’était toujours la page d’après. Le web, c’est la patate chaude. On ne peut pas la garder tellement elle nous brûle ! ” Tant de mains pour changer le monde et si peu de regards pour le contempler “, disait Julien Green. M’étonnerait quil ait beaucoup cliqué, lui !

🔴 Pour ne manquer aucune actualité de 01net, suivez-nous sur Google Actualités et WhatsApp.


La rédaction