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Nikon D800 : le reflex plein format aux 36,3 millions de pixels !

Super capteur 36,3 Mpix, viseur 100 %, fonctions vidéo avancées, etc. : voici le nouveau reflex phare de Nikon.

2009 fut l’année du reflex plein format à 3 000 euros avec Canon, Nikon et Sony dans la compétition. Trois ans plus tard, le vainqueur est Canon avec un 5D Mark II grâce à ses deux vies : une en tant qu’appareil photo, une autre en tant que caméra vidéo.

2012 a sonné et c’est Nikon qui tire le premier avec son D800, successeur du D700. A contre-pied de la politique habituelle de Nikon – peu de mégapixels mais des hautes sensibilités bien gérées – ce nouveau reflex à capteur plein format 24 x 36 mm (FX) offre une explosion de pixels : 36,3 Mpix ! Trois fois plus que les 12 petits mégapixels du vénérable D700 pour des images faisant 7 360 x 4 912 points, une définition digne des moyen formats numériques…

Super capteur : interrogations sur les hautes sensibilités

Si nombre d’entre vous ont la bave aux lèvres en découvrant cette définition record, les 36,3 Mpix soulèvent cependant une interrogation sur les capacités du D800 à monter dans les hautes sensibilités. Au regard de la plage de sensibilités (100-6 400 ISO, extensible à 25 600 ISO) et selon le discours de Nikon, le D800 devrait offrir les mêmes performances que le D700 – qui était excellent. Mais seul un test montrera si Nikon a réussi, oui ou non, son pari risqué.

L’autofocus de pro

Le D800 emprunte le système de mise au point automatique à son grand frère le D4 annoncé en décembre dernier et dédié au monde professionnel (photographes de presse, sportifs, nature, etc.). On retrouve donc le capteur d’autofocus à 51 collimateurs et 91 000 photosites qui devraient permettre à Nikon de conserver son avantage sur la concurrence en termes de performance de vitesse de mise au point.

Côté fabrication, sans être aussi blindé que le D4, le D800 est conçu dans un alliage de magnésium avec une armada de joints d’étanchéité contre les temps pluvieux. Du sérieux.

Viseur 100 %

C’était l’un des griefs que les utilisateurs de D700 faisaient à leur appareil : le viseur ne couvrait que 93 % de ce que l’appareil capturait vraiment. Le D800 accueille donc un nouveau viseur optique qui couvre 100 % de ce que le capteur enregistre : une amélioration qui séduira les amateurs de photos non recadrées.

Un gain, une perte : si le viseur est meilleur, la rafale est moindre. Avec des fichiers énormes (57 Mo en RAW 12 bits, 75 en RAW 14 bits !) le D800 ne gère « que » quatre images par seconde. Avec la poignée et sa batterie spéciales (accessoires optionnels), ce chiffre monte à six… mais au format DX.

La vidéo à l’honneur

Tout comme le D4, le D800 offre un mode vidéo très soigné. Et pour cause : il n’a pas échappé à Nikon que si les ventes du Canon EOS 5D Mark II ont été formidables, c’est en grande partie grâce au monde de la vidéo – pub, cinéma, indépendant, etc. – qui ont profité de l’excellence de la qualité d’image de l’appareil pour s’offrir le corps caméra le moins cher de l’histoire.

Le D800 dispose donc de la vidéo Full HD 1080 progressif en mode 24, 25 et 30 images par seconde. A cela il faut ajouter un micro mono intégré, une prise microphone stéréo au format jack 3,5 mm, une sortie casque pour le contrôle du volume, la mise au point automatique permanente, un vumètre logiciel intégré et une sortie HDMI non compressée pour offrir de la vidéo 4:2:2 aux professionnels – et ainsi tailler des croupières au Canon EOS 5D Mark II.

D800E : version spéciale sans filtre anti-aliasing

Pour 300 euros de plus, on pourra s’offrir la version E du D800, un appareil identique en tous points si ce n’est que le capteur est dépourvu de filtre passe-bas. Ce filtre élimine le moiré, un effet optique désagréable qui apparait lorsque l’on photographie des motifs répétitifs, comme les trames d’un tissu par exemple.

Cette correction optique a une conséquence : l’ajout de ce filtre (qui équipe 99,9 % des appareils photo) entraîne une perte de précision et de relief de l’image. Les photographes à la recherche d’image qui offrent de la matière seront ravis que Nikon propose un tel appareil et ce d’autant plus que le moiré se corrige désormais facilement via un logiciel. Dommage que l’appareil soit 300 euros plus cher..

Avis critique du D800 par un utilisateur de D700

Si l’appareil de Nikon est alléchant, il soulève cependant quelques questions et les avis ne sont pas que positifs. Notre estimé collègue et responsable technique du 01Lab, Lionel Morillon, pratique intensément la photographie au D700. Pour lui, si la définition et le mode vidéo de ce nouveau modèle sont de vrais plus « la limite de la rafale est un défaut rédhibitoire face à mon D700 qui peut, avec son grip, monter à huit images par seconde contre seulement quatre pour le D800. Pour la photo de sport, que je pratique, c’est bien trop juste. Et si la définition permet de recadrer à loisir, cela ne sert à rien si je rate la photo parce que ça ne va pas assez vite. Alors comme le D700 reste un excellent boîtier et que le D4 est trop cher pour ma pratique, je vais garder mon D700. »

Avis général

L’avis de Lionel, celui d’un photographe amateur de sport qui, pour une fraction du prix d’un D3/D3s (lire le test), obtenait peu ou prou les mêmes performances et la même qualité d’image avec son D700. D’autres photographes auront un avis différent logiquement influencé par leur pratique : les photographes de studio apprécieront la petite taille du boîtier couplé à sa grande résolution, les photojournalistes indépendants y verront un appareil polyvalent photo/vidéo, les amateurs d’hybrides le trouveront gros, les utilisateurs de D3/D3s vraiment petit, etc.

Avec un repositionnement de ses appareils – au D4 une définition limitée à 16 Mpix et la super vitesse, au D800 la super définition mais moins de punch dans les rafales – Nikon différencie mieux ses appareils et tente d’appâter les utilisateurs en manque de rafale vers le D4 tout en offrant à ceux qui peuvent s’en passer une définition record via le D800. Un positionnement proche de ce que proposait Canon avec son 5D Mark II et le 1D Mark IV.
Il reste cependant aux photographes le loisir de se faire un avis à l’aune de leurs besoins, de leurs moyens, de notre prochain test et… de la concurrence ! Car la réplique de Canon ne saurait tarder.

Le D800 sera disponible le 22 mars à 2 900 euros.
Le D800E sera disponible le 12 avril à 3 200 euros.

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Adrian BRANCO