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Nanotechnologies : un labo français pour concurrencer les centres étrangers

Regroupant des laboratoires, des écoles d’ingénieurs et une pépinière d’entreprises, le pôle d’innovation Minatec sera achevé fin 2004. Son ambition : devenir le premier centre de recherche européen sur les micro et nanotechnologies.

Biopuces, étiquettes électroniques, microcapteurs, mémoires non volatiles à nanocristaux… Les composants du futur sortiront peut-être des labos français du Minatec (pour micro et nanotechnologies). Implanté à Grenoble, ce pôle d’innovation sera achevé au plus tôt fin 2004.Le CEA (Commissariat à l’énergie atomique), l’Etat et les collectivités locales viennent officiellement de donner le coup d’envoi au projet, qui rassemblera sur un même site des écoles d’ingénieurs, des laboratoires de recherche et une pépinière d’entreprises. Une maison des micro et nanotechnologies aura pour mission d’animer le centre et de favoriser les échanges entre la recherche et l’industrie.Au final, c’est plus de 40 000 mètres carré de bâtiments qui vont progressivement s’ériger sur le site du CEA. Plus de 2 000 chercheurs et techniciens (CEA, CNRS, université), 1000 élèves ingénieurs et 400 enseignants s’y côtoieront.

Un projet capable de concurrencer les Américains et les Asiatiques

Le coût du projet s’élève à près de 152 millions d’euros, soit près de 1 milliard de francs, financé principalement par les collectivités locales à hauteur de 50 % . Pour Jean-Charles Guibert, responsable des programmes et partenariats stratégiques au sein du Minatec, ” il s’agit d’un investissement qui permet de soutenir la comparaison avec les centres de recherche étrangers, notamment ceux de Belgique, des Etats-Unis et, bientôt,de Chine et de Taïwan “.Mais avant même la réalisation des nouveaux bâtiments, les grandes man?”uvres ont déjà commencé. ” Nous accueillons déjà dans nos locaux une dizaine de start-up “, annonce Jean Therme, directeur du CEA Grenoble.Les biopuces d’Apibio, les mems de Tronic’s et les composants optiques d’Opsitech cohabitent, parfois séparés de quelques mètres, dans les salles blanches du centre de recherche. Un mariage qui n’a rien d’étonnant : la vocation du Minatec, rappellent les représentants du projet, est de rassembler des chercheurs d’horizons divers issus de la microélectronique, des biotechnologies, de l’optique…

Un second souffle pour le Leti

L’implantation du Minatec à Grenoble n’est pas plus surprenant. La ville et ses environs rassemblent déjà de nombreux industriels et laboratoires de recherche. Au c?”ur de ce dispositif, le CEA-Leti (Laboratoire d’électronique, de technologie de linformation) a déjà donné naissance à des sociétés à succès, STMicroelectronics et, plus récemment, Soitec, devenu numéro un mondial du SOI (silicium sur isolant), cette technologie qui tend à se généraliser dans la fabrication des processeurs.Le Minatec doit prolonger les efforts du Leti dans le domaine des nanotechnologies. ” Dans un premier temps, nous allons injecter des dispositifs nano
dans les structures microscopiques actuelles [un nanomètre égal un milliardième de mètre, NDLR]. Le glissement vers des systèmes entièrement nano se fera sur dix ou quinze ans, explique Jean Therme. Bien sûr, les composants fonctionneront alors beaucoup plus vite. Mais les plus grands bénéficies issus des nanotechnologies sont encore à découvrir… “

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Stéphane Long