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MWC 2018 : les promesses photographiques du Galaxy S9 à la loupe

Optique à ouverture variable, nouveau mode ralenti, Capteur intégrant de la RAM, etc. le Galaxy S9 promet de « réinventer l’appareil photo ». Qu’en est-il quand on regarde la fiche technique ?

Comme tous les smartphones haut de gamme lancés depuis quelques années, les nouveaux Galaxy S9 présentés au MWC de Barcelone promettent qu’ils vont « réinventer » la photographie. Dans le cas des S9 et S9+, rien de bien nouveau en termes de définition d’image ni en termes de module caméra – toujours un seul sur le premier modèle, mais deux modules désormais sur la version « plus », comme sur le Note 8.

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Une grande nouveauté et deux premières mondiales touchent cependant l’optique du module principal : c’est la focale fixe la plus lumineuse jamais lancée sur un téléphone. Et c’est la première fois que le diaphragme est réglable. Explications.

Ouverture variable : pour quoi faire ?

L’optique du module caméra arrière principal du Galaxy S9 est la première de l’histoire des smartphones à être à ouverture variable. Ou plutôt réglable, puisqu’il n’y a que deux valeurs, f/1.5 et f2.4.

Commençons par parler de cette première valeur : f/1.5 est l’ouverture la plus grande du monde des smartphones (encore une première !). Or plus le diaphragme d’une optique ouvre grand, plus cette dernière collecte de lumière lors de la prise de vue. Cette optique ultra lumineuse devrait faciliter le travail du module caméra dans les basses lumières… et devrait permettre à Samsung de briller dans les campagnes marketing.

Seulement, ouvrir aussi grand un diaphragme implique quelques limites physiques et c’est vraisemblablement pour pallier ces limites que Samsung a développé une ouverture variable. S’il est théoriquement vrai que fermer un diaphragme permet d’élargir la plage de netteté d’une optique, il faut aussi rappeler qu’avec un si petit capteur (1/2.55”) l’image est déjà très nette à f/1.5 et que trop fermer un diaphragme apporte avec lui le problème de la diffraction des rayons lumineux. L’argument de la netteté est un peu court.

Le vrai intérêt pour Samsung est ici d’améliorer la qualité d’image, car à f/1.5, il semble évident que le piqué de l’optique doit être assez médiocre. L’ouverture f/2.4 permet donc bien d’obtenir des clichés plus nets et propres en plein jour, non pas par rapport à la concurrence mais par rapport à la même optique à f/1.5.

En clair : pour réussir le tour de force de développer une optique aussi lumineuse (f/1.5) qui favorise la vie en basse-lumières sans que cela pénalise la qualité d’image dans des conditions normales, Samsung a dû développer un diaphragme variable. Deux innovations pour le prix d’une !

Supers ralentis et combinaisons d’images

Le capteur du module caméra arrière principal est toujours un modèle 12 Mpix avec un pitch de 1,4 micron conçu avec la technologie Dual Pixel. Il rejoint ainsi la lignée des capteurs des Galaxy S7 et S8. Mais sa conception différente (lire plus loin) lui offre une vitesse de lecture accélérée qui offre deux fonctions intéressantes : un mode ralenti à 960 i/s et un mode combinatoire en basses lumières.

Le mode ralenti à 960 i/s est limité à une définition HD 720p (1280 x 720 pixels) quand celui des derniers XZ2 peut aller jusqu’en Full HD, mais les rendus semblent intéressants. Attention cependant : la limite de temps de 0,2 seconde fait que le ralenti, qui produira une pastille d’environ 6 secondes, ne permet pas de découper les actions longues mais juste de mettre une petite emphase sur une séquence. Sympa, mais un peu court.

Côté combinatoire, le S9 profite de sa grande rapidité de lecture pour shooter 3 groupes de 4 images (12 photos) pour produire de meilleures clichés en basses lumières. Samsung n’a pas donné plus de détails dans l’approche combinatoire (on garde les meilleures combinaisons de 4 images ?) mais ce genre de procédé à déjà fonctionné correctement par le passé sur des sujets peu ou pas mobiles. L’approche de Samsung permettra-t-elle de réussir la même chose sur des cibles un peu plus mobiles ?

A l’origine de ces prouesses, il y a du logiciel et des algorithmes évidemment, mais il y a surtout la maîtrise d’une nouvelle technologie de production de capteurs dite « empilés ». Une technique de fabrication qui permet d’ajouter de la RAM directement sur le composant et qui restait jusqu’ici la chasse gardée de Sony. Or, Samsung a annoncé l’an dernier la maitrise de ce procédé, une annonce qui permet de penser que les Galaxy S9 et S9+ seraient les premiers smartphones au monde à intégrer un capteur empilé qui ne soit pas signé Sony, puisque Samsung a l’habitude d’intégrer indifféremment un capteur maison ou Sony dans ses téléphones.

Amélioration, pas révolution

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Peut-on parler de révolution de la photographie à propos du Galaxy S9 ? Certainement pas. Un vrai zoom optique, des performances en basses lumières dignes des reflex, un super grand capteur ou un capteur organique, ou encore une multitude de capteurs façon L16 : voilà des améliorations qui pourraient se targuer de « réinventer » la photographie.

Mais en attendant, ces peaufinages ont tout de même le potentiel de maintenir Samsung dans le top des marques en photo. Et ce n’est déjà pas si mal.

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