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Mission recrutement pour le jeu vidéo

Si le secteur souffre, l’industrie a toujours besoin de sang neuf. À condition que les nouveaux venus fassent leurs preuves.

À l’heure où une partie de l’industrie française
s’inquiète de sa survie, les embauches continuent. Réunis à l’occasion du
mois sur les métiers du multimédia, six employeurs travaillant dans le secteur des jeux vidéo et à la recherche de
‘ talents ‘ ont rencontré des étudiants voulant s’orienter dans ce domaine.Leur message ? Oui, l’industrie recrute. Mais plutôt que mettre en avant
les formations dont ils sont issus, les nouveaux venus doivent faire leurs preuves.‘ Sortir d’une école, c’est bien, mais cela ne suffit pas ‘, affirme Pascal Luban de Game Design Studio. ‘ Les débutants doivent apporter par
l’image la preuve de leurs talents aux recruteurs ‘,
renchérit Nicolas Bonvalet, de Game Consulting.Un bon site Web ou un CD de présentation avec quelques démonstrations (animation d’un personnage, réalisation d’un niveau pour Counter-Strike ou Doom, exemple de programmation)
vaut mieux qu’un curriculum bien présenté. En effet, le manque d’expérience joue en défaveur des jeunes. La crise de 2002 a laissé derrière elle beaucoup de salariés expérimentés se retrouvant en concurrence avec les débutants.L’industrie recrute, mais pas à n’importe quel prix. Certains secteurs, comme l’infographie 3D ou la programmation pour console, sont plus recherchés que d’autres, comme le game design
(conception du jeu). Nicolas Bonvalet l’explique simplement : ‘ Pour faire un jeu, on a besoin d’une dizaine d’infographistes mais d’un seul game designer. ‘De plus, avec des revenus compris entre 1500 et 2 000 euros nets par mois, ce secteur n’est pas le plus rémunérateur pour certains métiers. Olivier Perot, animateur du portail 3DVF n’est pas dupe :
‘ Un infographiste sera moins payé que dans le cinéma et l’audiovisuel ‘.Les programmateurs de PC pourraient gagner plus en SSII ou dans l’industrie. ‘ Ils le savent, mais ils sont passionnés de jeux vidéo et plus encore de challenges techniques. Et craignent de s’ennuyer
dans l’industrie ‘,
se rassure Fabien Bihour, de Wizard Box, une société spécialisée dans le développement informatique.Et les CDI ne sont pas forcément à la clé. Pour les studios, la conception d’un jeu est un projet évolutif où certains postes ont du travail pour plusieurs mois et d’autres pour quelques semaines.Reste la possibilité dune expatriation au Québec. Pour Pascal Luban, le salaire ne doit pas être la seule motivation : ‘ Certes, les postes sont bien payés, mais les conditions de travail sont loin
d’être identiques. Au sein d’équipes de développement plus grandes, les tâches s’apparentent à du travail à la chaîne et les possibilités d’évolution plus limitées. Et les lois sociales sont nettement moins favorables
qu’en France. ‘
Si, pour certaines sociétés, le Canada semble être la terre promise du développement de jeu vidéo, ce n’est pas le cas pour les salariés.

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Stéphanie Chaptal