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(Mise à jour) Scoot.com se restructure en urgence pour éviter la faillite

Scoot.com a finalement cédé au Britannique Daily Mail, dix jours avant la date fatidique, son activité d’annonces classées pour 45 millions de livres.


(Première publication le 27/06/2001)

La société britannique a annoncé que sa trésorerie ne lui permettait pas de passer le mois de septembre. Scoot.com PLC envisage une cession de sa participation dans Scoot Europe ?” joint-venture formé avec Vivendi Universal Net (VUN) et la maison mère de Scoot France.La situation financière de Scoot.com PLC, toujours en quête de nouveaux investisseurs, continue de se dégrader depuis le mois d’avril. ” L’aptitude du groupe à opérer au-delà de septembre dépendra de la levée de capitaux auprès de sources extérieures “, a ainsi reconnu la société d’annuaire en ligne dans un communiqué.Outre le remplacement de son dirigeant historique, Robert Bonnier, par Dick Eykel, Scoot.com PLC a aussi décidé de céder Loot ?” un éditeur d’annonces classées racheté pour 296,6 millions d’euros en juillet 2000 ?” et d’en accélérer la vente.Emap, Daily Mail et General Trust sont pressentis pour la reprise de ces actifs, mais les montants proposés représenteraient une moins-value de 50 % sur la valeur d’achat de Loot.Scoot.com PLC supprimera parallèlement 285 emplois, un plan social qui ne touchera pas la France, selon Bruno Massiet du Biest, PDG de la succursale française.La réussite de la restructuration repose également sur l’injection d’argent frais. Pour remédier au problème, la société britannique pourrait émettre de nouvelles actions. Problème : le cours de Scoot.com PLC s’établissait à 1,1 dollar par action au Nasdaq en clôture mercredi soir, suite à un nouveau plongeon de 51 % du titre par rapport à la séance de la veille.Enfin, Scoot.com PLC serait sur le point de reprendre les négociations avec VUN en vue de céder sa participation dans Scoot Europe, un joint-venture détenu à 50 % avec le groupe dirigé par Jean-Marie Messier. Une hypothèse confirmée par des responsables de Scoot France, qui laisse présager un démantèlement du groupe, avec d’un côté l’activité britannique et de l’autre les trois filiales européennes (Belgique, France, Pays-Bas).

Vivendi désinteressé ?

En revanche, une cession totale de la société semble écartée. L’annuaire en ligne n’a séduit aucun repreneur, mis à part Vivendi Universal Net qui, après s’être offert 22,4 % du capital de la jeune pousse britannique, souhaitait acquérir les 77,6 % restants pour une bouchée de pain.La société britannique a toutefois repoussé l’offre de VUN le 6 juin dernier, au motif que le montant proposé par cette dernière ?” 15 pence par action ?” ne reflétait pas la valeur réelle de l’entreprise. Cette offre la valorisait à un peu plus de 161 millions d’euros, soit un niveau proche de son cours au Nasdaq à la fin avril.Vivendi a confirmé hier soir qu’il ne souhaitait pas revoir à la hausse sa première offre compte tenu de la faible trésorerie de l’annuaire. Le groupe de Jean-Marie Messier a également décidé de provisionner intégralement les 280 millions d’euros déjà investis dans Scoot PLC dans ses comptes du premier semestre. Cette annonce avait presque l’air d”un abandon de la part de Vivendi. Du coup, l’action Vivendi perdait 2,80 % dans la matinée.Pour Robert Bonnier, Chairman de Scoot.com PLC jusqu’à avant-hier, Scoot.com PLC vaut beaucoup plus que son cours de Bourse. Principal argument du dirigeant britannique : la capitalisation boursière de Scoot.com PLC avait atteint 4 milliards d’euros à son plus haut historique, en mars 2000. Un argument qui n’a plus cours.

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Gérald Bouchez