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(Mise à jour) L’abonnement téléphonique va gonfler de trois euros en trois ans

Le PDG de France Télécom souhaite que le tarif de l’abonnement téléphonique passe de 13 à 15,99 euros en 2008. En contrepartie, il propose de baisser le prix des communications et des frais de mise en service du dégroupage.

Première publication le 7/1/2005Tollé général contre le projet de hausse de l’abonnement téléphonique Le ministre de l’Economie et des Finances, Hervé Gaymard, estime juste la demande de France Télécom d’augmenter l’abonnement téléphonique. Des concurrents aux consommateurs, le monde des télécoms fulmine.Invité jeudi 6 janvier de la radio RMC, le ministre de l’Economie et des Finances, Hervé Guaymard, a confirmé qu’il discutait avec France Télécom d’une prochaine hausse de l’abonnement téléphonique (actuellement à 13 euros par
mois). Et précisé qu’il trouvait ‘ juste ‘ la demande formulée par l’opérateur historique, la dernière augmentation remontant à 2002.Il y aura donc hausse, sauf coup de théâtre. Reste à en connaître l’ampleur. France Télécom demanderait une augmentation progressive d’ici 2007 pour atteindre 15,50 euros. L’opérateur aurait fait pression, en usant de l’argument
qu’il est le seul candidat à l’attribution du service universel (accès au téléphone à un prix abordable sur tout le territoire, accès gratuit aux numéros d’urgence…).Hier, l’UFC-Que Choisir montait au créneau, arguant que ‘ le prix de l’abonnement doit être calculé en fonction des coûts d’entretien du réseau et non en fonction des objectifs stratégiques de France
Télécom ‘
. Elle estime la hausse injuste, surtout ‘ pour les consommateurs qui ne profitent pas de toutes les possibilités du réseau ‘. L’Association française des utilisateurs
de télécommunications (Afutt) dénonce, elle aussi, une hausse surtout préjudiciable aux abonnés ruraux et petits consommateurs. Elle considère que l’abonnement représente aujourd’hui plus de 50 % du budget téléphonique d’une majorité de
Français, contre 20 % il y a dix ans.

La prochaine fois, l’ART arbitrera

Même si leurs motivations sont différentes, les opérateurs concurrents se mobilisent également contre cette hausse. Olivier Huart, directeur général de Cegetel,
expliquait il y a deux jours à 01net. qu’il trouvait ‘ grotesque ‘
la demande de hausse sans qu’aucune contrepartie ne soit prévue pour
les opérateurs et appelait à un gel du prix de l’abonnement. Même Free, peu enclin à commenter l’actualité de son secteur, y est allé de son courrier au président de la République. Il estime que cela reviendrait à donner une
‘ nouvelle rente de situation ‘ à France Télécom. Il chiffre la rentrée d’argent dans les caisses à ‘ plus de 1,5 milliard d’euros de recettes
supplémentaires ‘.
Free demande également qu’aucune réévaluation n’intervienne avant le verdict du Conseil d’Etat. Ce dernier a été récemment saisi par France Télécom pour statuer sur une décision de l’Autorité de régulation des télécommunications (ART)
d’avril 2002, concernant les conditions et les tarifs du dégroupage. Si le Conseil donnait raison à France Télécom, Free et tous les opérateurs pourraient se voir contraints de rembourser d’importantes sommes à l’opérateur historique.L’Afors Télécom, association qui regroupe divers opérateurs, dont Cegetel et Tiscali, a également adressé un courrier au Premier ministre. Elle s’oppose à toute hausse de l’abonnement sans une ‘ remise à plat
complète de l’économie de l’accès ‘
pour permettre ‘ le développement d’alternatives concurrentielles viables ‘. Telles que le dégroupage total, qui permet aux opérateurs de
proposer des offres couplant Internet, téléphonie et abonnement, ainsi que la revente de l’abonnement attendue au mieux en 2006. L’Afors Télécom estime qu’une hausse de l’abonnement devrait, par ailleurs, remettre en cause le montant de la
participation des opérateurs alternatifs au service universel, voire l’annuler.La prochaine demande de hausse de l’abonnement téléphonique sera, en principe, arbitrée directement par l’ART, selon la loi de juillet 2004, qui lui transfère la compétence d’approbation des tarifs, en application des directives
européennes. Mais le décret d’application nest pas encore paru, ce qui donne encore et toujours à Bercy le pouvoir de trancher sur ce dossier des plus explosifs.

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Guillaume Deleurence