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Microsoft vend ses mises à jour au prix fort

Le prix du nouveau programme de mise à jour se révèle prohibitif. Un avant-goût de la vente de logiciels à la mode services.

La menace d’une vérification des licences logicielles par Microsoft a toujours eu pour effet de refroidir les ardeurs des entreprises. Multiples et alambiqués, les contrats de l’éditeur recèlent de nombreuses zones d’ombre. Alors, quand Microsoft s’engage sur la voie de la simplification, l’heure pourrait être au soulagement. Sauf quand elle s’accompagne d’une augmentation massive des tarifs, comme le programme Software Assurance.Encore récemment, une entreprise désirant actualiser ses logiciels Microsoft pouvait, plutôt que d’acheter les licences des nouveaux logiciels, utiliser l’une des cinq tarifications permettant d’obtenir des rabais sur les mises à jour. A compter du 31 juillet 2002, il ne restera plus qu’une possibilité : Software Assurance. Une entreprise y souscrivant paiera chaque année 25 % de ses coûts de licence pour les logiciels serveurs et 29 % pour les logiciels postes de travail. Des taux jugés prohibitifs.

Un coût d’entretien qui grimpe à 39 %

“Les tarifs du marché pour la maintenance logicielle s’élèvent en moyenne à 15-18 %, juge Francis Aaron, administrateur du Cigref chargé des relations avec Microsoft. Comme Software Assurance ne comprend pas la hotline, on aboutit à un coût d’entretien de 39 %.” Rien que de bien normal pour l’éditeur. “Nos logiciels sont beaucoup moins coûteux que ceux de nos concurrents. La maintenance peut donc être plus chère”, affirme Rebecca La Brune, Worldwide Program Manager pour les licences et la tarification chez Microsoft.Software Assurance ambitionne aussi de réaliser un saut technologique. Pour en “bénéficier”, il faut en effet posséder les dernières versions des logiciels Microsoft ?” 2000 et XP pour Office et Windows. Pour le Cigref et les analystes, le conseil est simple : une entreprise effectuant ses mises à jour tous les trois ans ou plus n’a pas intérêt à prendre un contrat Software Assurance. Du moins, si rien ne change d’ici au 31 juillet 2002. En effet, tout Microsoft qu’il soit, l’éditeur se montre sensible à certaines récriminations de ses clients. Début octobre, il a ainsi repoussé la date limite de souscription à Software Assurance du 28 février au 31 juillet.

Bientôt, des mises à jour plus fréquentes et moins lourdes

Autre danger : les licences d’accès client. “Microsoft pourrait reprendre l’approche d’Oracle, s’inquiète Francis Aaron. Auparavant, un utilisateur n’avait besoin que d’une licence de ce type pour accéder à n logiciels serveurs ?” SQL Server, par exemple. La nouvelle politique ?” en discussion ?” contraindrait chaque utilisateur à détenir n licences.” Une menace moins coûteuse et moins significative que Software Assurance. Ce dernier donne, en effet, un avant-goût de la nouvelle stratégie de Microsoft, qui proclame depuis quelque temps vouloir commercialiser les logiciels comme un service. “A long terme, nos produits seront développés dans l’optique de mises à jour plus fréquentes et moins lourdes, poursuit Rebecca La Brune, Software Assurance prépare les utilisateurs à ce changement.” Au-delà de la politique tarifaire, Microsoft utilise ses contrats de licences pour aiguiller les entreprises dans le sens de sa stratégie.

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Ludovic Nachury