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Microsoft peaufine son tout-en-un sécuritaire

L’éditeur a lancé, vendredi 13 mai, une version beta de Windows OneCare, un service avec antivirus, firewall, et antispyware.

On le savait dans
les cartons de Microsoft depuis des mois. Vendredi 13 mai, l’éditeur a annoncé qu’il a franchi un nouveau pas vers la commercialisation de son antivirus. Mais plutôt que de le lancer
tout seul, Microsoft a choisi de l’intégrer à un nouveau service tout-en-un, Windows OneCare. Une nouvelle qui inquiète les éditeurs d’antivirus et qui fait frémir d’impatience les hackers.‘ Avec Windows OneCare, nous répondons tout simplement à la demande de nos clients d’avoir un PC qui marche ‘, résume Frédéric Favre, directeur de la division plate-forme Windows
chez Microsoft France.OneCare comporte pour cela un antivirus (nouveau), un antispyware (déjà disponible depuis janvier) et un firewall plus complet que celui de Windows XP. Il intègre aussi des
fonctions de sauvegarde automatique de données sur CD ou DVD, mais également de défragmentation des disques durs et de récupération des fichiers endommagés.Pour l’instant, le service n’existe qu’en version beta, réservée aux employés de Microsoft aux Etats-Unis. L’édition grand public devrait être commercialisée en fin d’année. Mais, l’éditeur ne fournit
aucune précision sur son mode de commercialisation : pack logiciels, services en ligne par abonnement, tarif…Même si certains éditeurs en sont persuadés, Microsoft n’envisage pas d’intégrer OneCare à tous les PC vendus avec Windows. Il est vrai que cela lui attirerait les foudres de la Commission européenne, qui l’a déjà
condamné pour abus de position dominante sur le marché des systèmes d’exploitation.

Une cible pour les hackers

Officiellement, l’éditeur fait preuve de modestie : ‘ Nous nous positionnons comme un partenaire des éditeurs d’antivirus ‘, déclare Frédéric Favre. Mais combien de temps
l’éditeur de Redmond se contentera-t-il des miettes de ce marché à la croissance exponentielle ? Symantec, spécialiste des antivirus, a ainsi affiché une croissance de ses bénéfices de près de 50 % entre 2003 et 2004.‘ Nous prenons cette annonce très au sérieux ‘, confirme Stéphane Gili Miro, directeur du développement de Panda Sotware, un autre éditeur d’antivirus. ‘ Mais
l’arrivée de Microsoft sur un marché permet généralement de le développer ‘,
admet-il. En mettant au service de la sécurité toute la puissance de sa communication, le géant de l’édition permet de sensibiliser un
très large public.Symantec se veut plus confiant, mettant en avant Norton Internet Security, sa suite logicielle également complète pour la protection des PC. ‘ Nous connaissons ce marché depuis quinze ans et notre offre est
beaucoup plus large, allant au-delà de la plate-forme Windows ‘,
déclare Anne-Sophie Clemot, directrice marketing grand public et petites entreprises de Symantec France.Finalement, ce sont peut-être ceux-là même que Microsoft cherche à combattre qui feront les arbitres : les hackers et auteurs de virus. ‘ Mettre le nom de Microsoft sur un produit de sécurité, c’est
prendre un grand risque ‘,
estime Stéphane Gili Miro. Windows est déjà la cible favorite du monde des hackers, il est à parier que dès sa sortie, OneCare attirera toute leur attention. ‘ Nous l’avions
déjà remarqué lorsque Microsoft avait lancé son programme ” Une informatique digne de confiance “, il y a trois ans. Les attaques n’avaient fait qu’augmenter ‘,
rappelle Raimund Genes, président de
Trend Micro Europe. ‘ Ils verront cela comme un défi ‘, affirme-t-il.Enfin, il faudra gagner la confiance des utilisateurs. ‘ Windows OneCare leur apporte beaucoup de soulagements, mais ces services impliquent de donner la main à Microsoft sur le système ‘,
estime le cabinet d’analystes Ovum dans un communiqué. ‘ Est-ce qu’ils accepteront de le laisser faire en toute confiance ? Même si c’est pour empêcher des intrusions ? La réponse à ces deux
questions est non ‘,
conclut Ovum.

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Karine Solovieff