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Meta a chassé de Facebook et d’Instagram des centaines de trolls russes payés pour manipuler l’opinion

Des centaines de trolls basés à Saint-Pétersbourg généraient des commentaires pro-russes en série sur les réseaux sociaux. Mais au final, l’opération était d’un niveau médiocre et peu efficace.

A l’occasion de son rapport trimestriel sur les menaces, qui vient de paraître, Meta a révélé le démantèlement d’une importante opération de désinformation russe dont le but était de diffuser des commentaires pro-russes ou anti-ukrainiens sur les réseaux sociaux. Généralement, il s’agissait de réagir à des messages pro-ukrainiens postés par des politiciens, des journalistes ou des figures publiques.

Au total, 45 comptes Facebook et 1037 comptes Instagram ont été fermés. Ils étaient opérés par des centaines de travailleurs qui travaillent dans des bureaux à Saint-Pétersbourg sept jours sur sept et qui sont payés autour de 440 euros par mois. Bref, c’est une usine à trolls similaire à l’« Internet Reseach Agency » qui avait semé la zizanie parmi les électeurs américains en 2016.

Révélé par un journaliste russe

En réalité, l’existence de cette nouvelle usine à trolls a été révélée en mars dernier par un journaliste du site russe Fontanka, qui a réussi à s’y faire embaucher. Ce travail journalistique a ensuite incité Meta à enquêter sur la présence de ces trolls sur ses propres réseaux. Cela n’a pas demandé un grand effort, car l’opération n’était pas très sophistiquée. Sur Instagram, plus de la moitié des faux comptes ont été détectés par des procédés automatisés, parce qu’ils étaient très basiques et n’avaient pas de réelle substance. Par ailleurs, les faux commentaires étaient souvent rapidement épinglés par les vrais utilisateurs comme l’œuvre de trolls russes.

Ce qui est remarquable, toutefois, c’est que cette opération tentait de faire croire à l’existence d’un véritable mouvement patriotique émanant de la société civile russe. Les trolls, en effet, ont créé un canal Telegram public baptisé « Cyber Front Z », dans lequel ils listaient chaque jour les endroits où il fallait poster des commentaires pro-russes. Une manière de faire qui fait penser au canal « IT Army of Ukraine », à la différence près que les attaques ne sont pas d’ordre informatique, mais informationnel.

Un semblant d’appel au peuple

Mais d’après l’enquête de Meta, il s’avère que cet appel au peuple n’a pas été suivi. Dans la grande majorité des cas, les commentaires ont été créés par les trolls russes de Saint-Pétersbourg , pas par des patriotes bénévoles. Cette opération fait donc un peu sourire par son côté « Pied Nickelés ». « Cette opération de tromperie était maladroite et largement inefficace – certainement pas un travail de pro », résume Meta dans son rapport. Tant mieux.

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Source : Meta


Gilbert KALLENBORN