Passer au contenu

Matranet se replie sur ses pare-feu et son réseau virtuel

Alors que son activité de logiciels pour le commerce électronique met la clé sous la porte, une ombre plane sur l’avenir de son offre sécurité.

Dans la plus grande discrétion, Matranet vient de fermer son activité d’édition de logiciels de commerce électronique dont le noyau dur logiciel était Webtouch et Webretail. Son siège, installé par le PDG de Matranet, Fabrice Bourdeix, au c?”ur de la Silicon Valley, a fermé ses portes. Le pan français de cette activité, qui ciblait l’automatisation des relations clients via le web, n’avait jamais réellement décollé.Désormais, la filiale à 100 % d’EADS tente de se recentrer sur son activité d’origine : la sécurité. Ses offres de pare-feu et de réseau privé virtuel (RPV), M>Wall et M>Tunnel, sont avant tout utilisées par les administrations et les entreprises publiques.Fort de cette assise, Matranet cherche à irriguer la province par un accord conclu avec le distributeur Dataweb, basé dans le centre de la France. En parallèle, de nouveaux partenariats techniques ont été noués avec Baltimore et Stonesoft, qui ont chacun optimisé leurs offres respectives de PKI (infrastructure à clés publiques) et de répartition de charge pour la plate-forme de Matranet.

A la recherche d’un partenaire financier

Mais, en dépit des apparences, l’avenir de cette activité demeure incertaine. “Nous sommes à la recherche d’un partenaire financier pour l’adosser à un grand du marché”, avoue Pierre Langer, directeur général adjoint de Matranet. Rappelons que Matranet avait développé M>Wall au-dessus des souches des proxies du pare-feu Gauntlet de TIS. Et que, depuis l’année dernière, il n’a plus le champ libre, la maison mère de TIS, Network Associates (NAI), ayant rompu ce contrat de distribution exclusif. Une décision qui est intervenue suite à l’application par le gouvernement d’une libéralisation pratiquement totale de la cryptographie. Jusqu’alors, NAI profitait du fait que Matranet soit le seul habilité en France – par la DCSSI (* )- à pouvoir inclure des fonctions de chiffrement avec Gauntlet. Celles-ci sont fournies par le module M>Tunnel, conçu par Matranet pour M>Wall. Or, ces fonctions de réseau privé virtuel, basées sur les algorithmes Triple DES à 168 bits, intègrent un mécanisme de séquestre de clés. Une contrainte exigée, à l’époque, par l’Administration. Reste que, depuis, cette configuration n’a guère évolué. Elle n’inclut pas, par exemple, le mécanisme de négociation de clefs IKE propre au standard des RPV, IPsec, confirme ainsi Gérard Peliks, directeur partenaires de Matranet.(*) La Direction centrale de la sécurité des systèmes dinformation (DCSSI) dépend du secrétariat général de la Défense nationale.

🔴 Pour ne manquer aucune actualité de 01net, suivez-nous sur Google Actualités et WhatsApp.


Samuel Cadogan